Le Yacht Club de Monaco remporte l’Admiral’s Cup 2025 au terme d’un final d’anthologie. Menés par Pierre Casiraghi, vice-président du Y.C.M. à la barre de Jolt 6 et Peter Harrison sur Jolt 3, les deux équipages monégasques ont livré une bataille collective et stratégique jusqu’à la dernière minute de la Rolex Fastnet Race. Cette troisième et dernière épreuve inscrite au programme de l’Admiral’s Cup (coefficient 3) constituait la manche décisive d’un format en trois temps, alternant courses au large et régates côtières. Pour sa première participation, le Y.C.M. s’offre la victoire au classement par équipes devant le Royal Hong Kong Yacht Club et le Yacht Club Costa Smeralda. Un exploit historique qui marque l’entrée de la Principauté dans le cercle très fermé des vainqueurs de cette épreuve mythique.
Tout s’est joué dans les toutes dernières longueurs après un sprint de 695 milles nautiques. Au terme d’une course ultra engagée et serrée, Pierre Casiraghi, à la barre de Jolt 6, remporte la Rolex Fastnet Race dans sa catégorie en temps compensé. Une poignée de secondes à peine le sépare de ses concurrents directs. À bord, la tension a été constante face à une flotte accrocheuse qui n’a jamais lâché prise. Pierre Casiraghi n’a pas masqué son émotion à l’arrivée. « Honnêtement, j’ai encore du mal à réaliser ce que nous avons accompli. Remporter l’Admiral’s Cup lors de son année de renaissance, et pour la toute première participation de Monaco, c’est indescriptible. Je ne suis pas un barreur professionnel, et c’est la régate la plus épuisante que j’aie jamais faite. » Le vice-président du Club a tenu à saluer l’équipage composé notamment de Ben Saxton, Joey Newton, ou encore Will Harris et Cole Brauer, tous deux de la Team Malizia. « Nous savions que la Fastnet serait décisive, et notre équipe l’a parfaitement négociée. Will Harris, notre navigateur, a été exceptionnel ; il n’a rien laissé au hasard. Dès notre sortie du Solent, tout s’est déroulé comme prévu. Nous sommes restés en tête, avons résisté à la pression constante de Callisto (RNZYS) et de Beau Ideal (RHKYC), et chaque décision a compté. L’équipe a fait preuve d’une incroyable résilience, de caractère et d’une grande confiance mutuelle. Ce fut un vrai effort collectif, des marins à l’équipe à terre. Pour Monaco, c’est historique. Nous sommes un petit pays, mais nous venons de prouver que nous pouvons accomplir de grandes choses. J’espère que cela inspirera la nouvelle génération de navigateurs du Y.C.M., qui nous ont suivis de près. Je suis épuisé, et je ne me vois pas refaire une course au large sur un 42 pieds de sitôt, mais cela a été un voyage magique. L’Admiral’s Cup est un événement extraordinaire, brillamment organisé et d’une compétition féroce. Je suis fier d’y avoir participé. » De son côté, Jolt 3, mené par Peter Harrison, a également livré une prestation solide en AC Class 1. En alignant les choix tactiques justes et les manœuvres propres, il termine à la 3 e place en temps réel dans sa classe. « C’est sans aucun doute le plus grand résultat que j’aie jamais obtenu en voile, et je doute qu’il soit un jour surpassé. Mener le Y.C.M. à sa première victoire à l’Admiral’s Cup dès notre première tentative, c’est tout simplement extraordinaire. Dès le départ, Pierre Casiraghi et moi avons cru en ce projet. Le club nous a pleinement soutenus. Avec Matt Adams à la coordination et une équipe de classe mondiale autour de nous, nous avons construit quelque chose de vraiment exceptionnel. Nous avions un noyau solide, en grande partie constitué de marins présents avec moi depuis des années. Tout reposait sur la cohésion, la confiance et l’engagement partagé. Chacun a répondu présent : de l’équipe à terre au barreur, des voiliers aux stratèges, tout fut un réel travail d’équipe. C’est un immense moment pour Monaco, et cela confirme que le Y.C.M. compte désormais parmi les grands clubs de la course au large. Je suis certes épuisé, mais si l’on veut gagner l’Admiral’s Cup, il faut s’y préparer un an à l’avance. Je pense que nous allons sérieusement envisager de défendre notre titre. L’événement a été impeccablement organisé, chaque course parfaitement menée. Bravo au RORC » a commenté Peter Harrison à son arrivée à terre.
De retour après plus de vingt ans d’absence, l’Admiral’s Cup a rassemblé 15 nations, chacune représentée par deux équipes sur un format de course exigeant : une Channel Race de 160 milles (coefficient 2), six manches inshores dans le Solent, et la Rolex Fastnet Race (coefficient 3) en point d’orgue. Cette dernière a redistribué les cartes jusqu’à la toute dernière nuit. À la faveur d’un finish millimétré, Monaco s’impose. Un coup de maître pour une première participation ! Au terme de huit courses cumulées, Jolt 3 décroche la timbale en AC Class 1 alors que Jolt 6 monte sur la deuxième marche en AC Class 2. Deux podiums simultanés qui permettent au Y.C.M. de s’emparer de la première place au classement par équipes, avec 16 points d’avance sur le Royal Hong Kong Yacht Club. À noter que Giovanni Lombardi Stronati, membre du Y.C.M. et engagé aux couleurs du Yacht Club Costa Smeralda avec Django WR51 (AC 1) et Django JPK (AC 2), a également mené sa campagne tambour battant, plaçant ses unités 3es dans leurs catégories respectives. La remise des prix de l’Admiral’s Cup se déroulera à partir de 18h (heure locale), jeudi 31 juillet 2025.
En dehors du duel pour l’Admiral’s Cup, plusieurs autres bateaux aux couleurs du Y.C.M. ont brillé sur cette 51e édition. Alors que Black Jack 100 de Remon Vos, barré par Tristan Le Brun s’imposait en temps réel dans la catégorie monocoque devant Leopard 3 de Joost Schuijff, Oren Nataf, à la barre de Rayon Vert, termine 19e en multicoque en temps réel. Didier Schouten, jeune espoir de la Section Sportive, a quant à lui franchi l’une de ses premières grandes transmanches à bord d’Ocean Breeze pour une expérience inoubliable.
Pas de répit pour les marins, notamment pour ceux de la Team Malizia, fondée par Pierre Casiraghi, à l’instar de Will Harris et Cole Brauer, qui reprendront la mer, à bord de Malizia-Seaexplorer, dès le 10 août pour The Ocean Race Europe (10 août – 21 septembre), avec des étapes à Kiel, Portsmouth, Porto, Carthagène, Nice, Gênes, et une arrivée finale au Monténégro.