IMOCA – Malizia-Seaexplorer – Vendée Globe

Ce lundi matin, Boris Herrmann, skipper de Malizia – Seaexplorer et membre du Yacht Club de Monaco, a atteint une nouvelle étape clé de son deuxième Vendée Globe. Actuellement 7e face à 35 concurrents encore en course, il a passé la longitude de Point Nemo, situé au cœur du Pacifique Sud. Surnommé le « pôle maritime d’inaccessibilité », cet endroit mythique est le point le plus éloigné de toute terre. Boris a célébré ce passage à 06h43 UTC, après environ 42 jours, 18 heures et 36 minutes de navigation.

Un lieu mythique et symbolique

Situé à 48°52.6 Sud et 123°23.6 Ouest, Point Nemo se trouve à environ 2 688 kilomètres de la terre la plus proche, l’île Ducie, qui fait partie des îles Pitcairn. Ce lieu unique, baptisé en hommage au capitaine Nemo de Jules Verne, représente un passage marquant pour les marins engagés dans des courses autour du monde. Pour la petite anecdote, à ce moment-là de la course, Boris Herrmann était plus proche des astronautes de la Station spatiale internationale, à environ 416 kilomètres au-dessus de la Terre, que de tout autre être humain. Malgré son isolement, Point Nemo joue un rôle particulier dans l’exploration spatiale, servant de site de désintégration contrôlée pour les engins spatiaux hors service. Toutefois, en dépit de son apparence intacte, ce point est loin d’être un sanctuaire écologique : ses eaux pauvres en nutriments en font un désert biologique, peu propice à la vie marine.

Des conditions extrêmes et une compétition féroce

Boris Herrmann, actuellement dans sa sixième circumnavigation, connaît bien cette région du monde. C’est la deuxième fois qu’il passe Point Nemo à bord de Malizia – Seaexplorer, après une première traversée lors de la 3e étape de The Ocean Race 2022–2023. Lors de la précédente édition du Vendée Globe, Boris avait franchi ce point au 51e jour de course. Cette fois, il y est parvenu en seulement 42 jours, témoignant du rythme plus soutenu de cette édition.

Ces derniers jours, des conditions instables dans l’Océan Austral ont contraint Boris à enchaîner les empannages le long de la Zone d’Exclusion Antarctique. Samedi soir, le marina pris l’avantage sur Yannick Bestaven (Maître Coq), vainqueur du dernier Vendée Globe, s’emparant ainsi de la 7e place. Ce passage rapproché entre les deux navigateurs a offert un moment mémorable, immortalisé par des photos spectaculaires.

Cap sur le Horn

Après une journée ponctuée de chutes de neige – une première pour le marin allemand – et d’une intense régate contre Yannick Bestaven, Boris Herrmann se concentre désormais sur les prochains concurrents à rattraper : Nicolas Lunven (Holcim-PRB) et Jérémie Beyou (Charal), actuellement en 6e et 5e positions. Avec en ligne de mire, l’approche de son cap préféré : le mythique Cap Horn, qu’il s’apprête à franchir pour la septième fois.