Superyacht Chef Competition | Jeudi 7 avril 2022

 

Vendredi 8 avril 2022. Neuf chefs de super-yachts se sont donné rendez-vous à l’occasion du Superyacht Chef Competition, un évènement organisé par le Yacht Club de Monaco dans le cadre de son centre de formation « La Belle Classe Academy » en collaboration avec bluewater.

« C’est un évènement particulier placé sous le signe du partage de valeurs qui nous sont chères ici au Yacht Club de Monaco. Cela s’inscrit parfaitement dans le cadre de Monaco, Capital of Advanced Yachting. Cette démarche a pour vocation de positionner la Principauté comme une destination synonyme d’excellence en matière de Grande Plaisance » commente Bernard d’Alessandri, Secrétaire Général du Y.C.M. Ce concours culinaire inédit fait appel aux talents gastronomiques des concurrents qui se plient à de nombreux critères pour séduire un jury de professionnels. Une compétition qui fait place nette à la culture du palais.

 

Le nez dans l’assiette

Dès le top départ, les Chefs ont dû redoubler d’imagination pour appréhender le contenu de leur panier mystère, révélé juste avant qu’ils ne prennent place derrière leurs fourneaux. « Il était certain que ce concours allait donner lieu à des associations de saveurs surprenantes » note le Chef Joël Garault, Président de Monaco Goût et Saveurs et superviseur de la compétition. Artichaut violet, citron vert, kumquat, carottes fanes, fleur de courgettes violon (…) composaient une partie des ingrédients à disposition.

Les membres du Jury, emmenés par le chef Nicolas Sale, à la tête de deux restaurants gastronomiques étoilés au Michelin et Président international des Disciples d’Auguste Escoffier, ont scrupuleusement noté le moindre détail, allant de la présentation des assiettes, à l’utilisation des produits sans pour autant oublier l’explosion de saveurs procurée au contact du palais. Chaque bouchée, chaque coup de fourchette a permis d’influencer la notation. « 40 minutes pour réaliser un plat, c’est évidemment court » insiste le président du Jury Nicolas Sale, « mais les participants ont fait preuve d’une très belle énergie positive ». Il y a une forme d’admiration entre les Chefs qui officient à terre et ceux qui prennent le large « pratiquer en mer, c’est quelque chose de particulier » poursuit-il « c’est une autre vision du métier. Ils sont comme nous, avec obligation du résultat dans l’excellence et dans l’exigence mais avec des contraintes de place ». Créatifs et résilients à la pression du concours, les chefs en lice ont su magnifier les produits à disposition, les rendant vifs, colorés, originaux et bien évidement, délicieusement séduisants.

La vivacité d’esprit des concurrents a démontré un niveau de maitrise bluffant, laissant les produits s’exprimer dans leur plus simple appareil. Joshua Kent du M/Y White Rose of Drachs (65 m), Simon Cuel du M/Y Hampshire II (78 m), Palmire Leblanc du M/Y Dayboat (35 m), Marco Crispino du M/Y Sibelle (50 m), Daniel Harding M/Y S (33 m), Alexandre Perez du M/Y Ava II (49,95 m) ainsi que Micail Swindells du M/Y Go (77 m), Nicolas Petit du M/Y Latitude (43 m) et Ivan Holmes du M/Y Kjos (38 m) ont ainsi assuré successivement le show durant trois ronds de quarante minutes. Après ce premier barrage, ils n’étaient plus que trois en lice. Micail Swindells, Nicolas Petit et Ivan Holmes ont joué les prolongations à l’occasion de la grande finale, encouragés par le public. Si tous ont su faire preuve d’imagination, un seul s’est néanmoins démarqué des autres.

Nicolas Petit du M/Y Latitude (43 m) remporte finalement les suffrages du jury avec un magret de canard et sa mousseline de petits pois et ail noir, accompagné de petites carottes et jus de canard suivi d’une tuile et son ananas rôti au romarin. « C’est une telle surprise et une telle reconnaissance, je suis très émue. La partie la plus difficile a été de gérer l’attente lorsque l’on voit tous les autres concurrents cuisiner et que l’on a envie de se lancer ».

 

Du beau monde à table

Le chef Nicolas Sale, a donc pris son rôle de président du Jury très à cœur aux côtés de ses confrères, à l’image de Benoît Nicolas, élu « Meilleur Ouvrier de France » en 2015 dans la catégorie « cuisine gastronomique » et professeur à l’Ecole de Gastronomie Ferrandi de Paris, pour qui « la gestion de l’espace est un critère de taille. L’optimisation des gestes est cruciale. C’est intéressant de voir leur faculté d’adaptation ». Didier Anies, chef étoilé élu « Meilleur Ouvrier de France » en 2000 et actuel chef exécutif au Château de la Tour à Cannes, Wendy Van Den Schrick, Ambassadrice Moët Hennessy Private et Jean-Claude Brugel, meilleur Ouvrier de France 1996 et professeur certifié au lycée Paul Valérie de Menton constituaient le reste du jury.

 

Critère anti-gaspillage : la cerise sur le gâteau

Il est à noter cette année, et pour la première fois depuis la création du rendez-vous, la mise en place d’un critère anti-gaspillage chapeauté par le Chef Gilles Brunner, professeur de cuisine au Lycée Technique et Hôtelier de Monaco. Le concept est simple : pour chaque produit non utilisé, une pénalité venait plomber la grille de notation. Un critère devenu désormais indissociable de la cuisine moderne et par ailleurs enseigné dans les écoles au même titre que les techniques classiques de gastronomie. « L’anti-gaspillage est une approche qui est primordiale dans notre métier et qui est à inculquer à la nouvelle génération » précise Gilles Brunner. Une valeur désormais partagée par l’ensemble des Chefs et des Armateurs comme l’explique Michael Evans, membre du Yacht Club de Monaco (M/Y White Rose of Drachs) « j’admire beaucoup cette initiative. Il est certain que c’est par ce type d’actions que nous arriverons à atteindre un monde plus durable. »

Une approche respectueuse de l’environnement qui s’inscrit pleinement dans la vision de Monaco, Capital of Advanced Yachting.