Transat Jacques Vabre
7e position pour Malizia-Seaexplorer
Dimanche 19 novembre 2023. C’est à l’occasion de la fête nationale monégasque que Malizia-Seaexplorer, l’IMOCA du Yacht Club de Monaco mené par Boris Herrmann aux côtés de Will Harris, est arrivé à Fort-de-France, décrochant la 7e place dans cette 16e édition de la Transat Jacques Vabre à quelques minutes seulement de certains de leurs plus proches concurrents. 12 jours, 9 heures, 1 minutes et 3 secondes auront suffi au dernier né de la Team Malizia fondée par Pierre Casiraghi, vice-président du Yacht Club de Monaco, pour avaler 5 319 milles nautiques séparant Le Havre de Fort-de-France en Martinique à 17,91 nœuds de moyenne.
Directement dans le bain
Après un départ reporté en raison des conditions météorologiques complexes en Manche, le flotte IMOCA a tout de même eu son lot d’embruns et de paquets de mer. Et les premières 24 heures de course n’ont pas ménagé les montures à 6 des 40 participants contraints de s’arrêter ou même d’abandonner. Avec des vitesses de vent maximales de 45 nœuds, les conditions ont rappelé la difficulté de cette épreuve en double devenue mythique dans le calendrier des navigateurs. Malgré quelques problèmes d’électronique rencontré en début de course, le 60 pieds aux couleurs de la Principauté a relevé les défis les uns après les autres.
La stratégie de mise
Dès le passage du Cap Finistère deux routes se sont offertes aux concurrents : plein sud en passant par les îles Canaries ou direction l’ouest via les Açores. Boris Herrmann et Will Harris ont rapidement décidé de partir au sud, collé au paquet de tête. Longeant les côtes africaines, le duo est resté dans la course à chaque instant. En approche du Rocher du Diamant, Charal, Initiatives Cœur, ainsi que Teamwork.net et Malizia SeaExplorer, ont offert un finish à l’image de leur régate : d’une intensité rare.
Un finish intense
Les écarts infimes à l’arrivée confirment l’homogénéité de la classe mais aussi la faculté de ses marins à naviguer au meilleur niveau. Un groupe de deux bateaux à foils mené par Justine Mettraux s’est séparé de la flotte, naviguant vers l’ouest pour prendre la route du nord. « Dans aucune autre régate au monde, nous n’aurions pu avoir un tel écart Nord/Sud sur plus de 1000 milles nautiques et arriver si près l’un de l’autre » a commenté Boris Herrmann. « Nous nous demandions si nous devions naviguer sur la route nord les premiers jours, car cela semblait être l’option la plus rapide » continue le skipper. « Nous avons décidé d’opter pour la route sud, car nous voulions naviguer au plus près de la majorité de la flotte. Nous avions déjà parcouru beaucoup de milles sur notre bateau, mais nous n’avions pas encore pu nous mesurer aux voiliers IMOCA les plus récents. Nous avons montré que nous sommes de bons compétiteurs, que notre bateau est rapide dans les vents portants et qu’il peut être fort dans le Vendée Globe. En ce sens, nous avons atteint notre objectif sportif pour cette course. Notre place dans le top 7 est satisfaisante, mais nous pensons avoir appris que nous pouvons encore nous améliorer et que les résultats des prochaines courses le reflèteront ».
C’est donc ce dimanche 19 novembre, à 17 : 31 : 03 UTC (13 : 31 heure locale), que l’IMOCA du Y.C.M. a franchi la ligne d’arrivée de cette 16e édition de la Route du Café. Une arrivée qui s’est déroulée à quelques longueurs de Justine Mettraux et Julien Villion à bord de TEAMWORK.NET, qui s’est emparé de la 6e place 1 minute et 5 secondes plus tôt. Ils sont arrivés seulement 11 heures, 28 minutes et 32 secondes après les vainqueurs de la course, Thomas Ruyant et Morgan Lagravière (For People). « C’était vraiment sympa de refaire cette course avec Boris » a déclaré à son tour le co-skipper Will Harris. « Il peut aborder les prochaines courses avec une grande confiance dans le bateau. Nous avons montré que le 60 pieds peut suivre la nouvelle génération de foilers et s’il fait les bons choix, il peut vraiment réaliser de belles performances et avoir de bonnes chances de monter sur le podium lors des prochaines courses ».
L’environnement pour leitmotiv
Durant le quatrième jour de course, Boris Herrmann et Will Harris ont déployé à bord de Malizia – Seaexplorer un instrument scientifique appelé bouée dérivante au large des côtes portugaises par 37 degrés de latitude nord. L’appareil vivra environ 700 jours et enverra de manière autonome des données sur la pression atmosphérique, la température de la mer et les courants océaniques aux scientifiques à terre. Ces données sont essentielles pour l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et pour les climatologues afin de mieux comprendre l’avenir de la météo et le rôle que joue l’océan dans le changement climatique.
C’est la deuxième fois que le duo déploie un flotteur dérivant lors d’une Transat Jacques Vabre, la première fois étant en 2019. Rien que cette année, le duo a déployé deux flotteurs dérivants durant The Ocean Race, portant leur total à trois dispositifs déployés en 2023. Ces dispositifs pèsent environ 25 kg et mesurent 40 cm de diamètre.
Boris Herrmann repartira de Martinique le 30 novembre comme la plupart des IMOCA pour s’élancer dans une nouvelle course en solitaire « Retour à La Base » à destination de Lorient.
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