Transat Jacques Vabre :
Malizia-Seaexplorer à la conquête de l’Atlantique
Mardi 7 novembre 2023. Après des jours d’incertitude en raison des conditions météorologiques très difficiles, la flotte IMOCA a enfin pu quitter le bassin Paul Vatine pour s’élancer dans la 16e édition de la Transat Jacques Vabre. C’est donc à 09h30 que Malizia-Seaexplorer, dernier né de la Team Malizia, fondée par Pierre Casiraghi, vice-président du Yacht Club de Monaco, a pris le départ de cette épreuve en double. Mené par le skipper allemand Boris Herrmann et Will Harris, co-skipper de longue date, le 60 pieds a mis le cap sur Fort-de-France en Martinique aux côtés de 39 autres IMOCA. Si les 6 Ocean Fifty et les 44 Class40 avaient pu prendre le départ avec les 5 Ultim, dimanche 29 octobre comme initialement prévu, ils avaient toutefois dû s’arrêter à Lorient en attendant le passage de la tempête Ciaran. Selon la direction de course, il était impossible de trouver un lieu d’escale pour tous les IMOCA qui ont donc dû patienter au Havre.
Et de trois pour Boris Herrmann
Le skipper allemand et membre du Yacht Club de Monaco s’est donc élancé une nouvelle fois dans cette épreuve qu’il connaît bien pour y avoir déjà pris part en 2017 et 2019. Le marin renoue avec la route du café à bord de sa toute nouvelle monture. Sorti de chantier en juillet 2022, le 60 pieds a déjà goûté au large à l’occasion de la dernière Route du Rhum courue en solitaire mais également lors de The Ocean Race, un tour du monde par étapes et en équipage de 32.000 milles nautiques qui s’est conclu par une très belle 3e place. A ses côtés, l’on retrouve William Harris, co-skipper de Malizia-Seaexplorer. Il s’agit de leur deuxième collaboration sur cette épreuve après leur participation en 2019.
Les systèmes météos changent la donne
Les organisateurs ont donc revu leur copie concernant le tracé initial afin de non seulement raccourcir le parcours mais aussi pour éviter de nouvelles dépressions. Après la sortie de la Manche, ils traceront leur route vers Fort de France en laissant à tribord l’archipel des Açores. Les 3765 milles nautiques s’annoncent tour à tour musclés et tactiques puisque dès la matinée de ce mercredi 8 novembre, un front attend les concurrents avec 30 nœuds établis, et 35 à 40 nœuds dans les rafales.
« Je suis impatient » commente Boris Herrmann, « nous avons eu un report d’une semaine où j’ai attendu la tempête avec ma famille à Hambourg. Le bateau a été amarré en toute sécurité au Havre et l’équipe s’est bien occupée de lui. Le parcours plus court est une bonne idée car j’ai besoin de temps pour participer à la course de retour en solitaire qui a lieu juste après la Transat ». Pour le skipper allemand, pas de changement dans les objectifs « il est le même qu’il y a une semaine, nous allons nous confronter à certains des nouveaux bateaux de la classe que je vais affronter dans le Vendée Globe l’année prochaine et nous allons tester et perfectionner le bateau dans le mode de course en semi-solitaire ».
Une traversée à vocation environnementale
« Nous utiliserons l’Ocean Pack, comme nous l’avons fait à chaque fois, afin de collecter des données supplémentaires sur le CO2 de l’océan pour les scientifiques » explique Will Harris. « Certaines portions de la course seront similaires à celles que nous avons parcourues dans The Ocean Race plus tôt cette année, je serai donc curieux de voir ce que les scientifiques pourront observer à une échelle plus saisonnière. Nous allons également essayer de collecter des échantillons d’ADN environnemental grâce à un système de filtre ajouté à l’Ocean Pack. Cette course sera une excellente occasion de tester le système et de le perfectionner pour les épreuves à venir. Je suis également enthousiaste à l’idée de déployer une autre bouée dérivante, à environ 32°W, une zone où les données manquent cruellement. Ce sera notre troisième déploiement de bouée dérivante en 2023, ma toute première ayant eu lieu lors de la Transat Jacques Vabre 2019, lorsque j’ai rejoint Malizia – cela montre à quel point nous avons été cohérents en tant qu’équipe pour soutenir la recherche marine ».
La bouée dérivante pourra mesurer la température de surface de la mer et la pression atmosphérique, ainsi que les courants de surface. Depuis sa position éloignée dans l’océan, la bouée enverra fréquemment des mises à jour de données scientifiques très précises au système mondial de télécommunications (SMT), un réseau international de données de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Cette plateforme permet aux prévisionnistes et aux scientifiques du monde entier d’accéder gratuitement aux informations. Ce déploiement s’inscrit dans le cadre du programme européen E-SurfMar d’Eumetnet, coordonné par Météo France. Et Boris Herrmann de conclure « ce projet mondial aidera les scientifiques du monde entier à mieux comprendre l’océan et la manière dont les changements naturels et anthropiques l’affectent. Il permettra également d’améliorer considérablement la précision des prévisions et des modèles météorologiques modernes, qui font partie intégrante de la course au large ».
La stratégie au rendez-vous
Les choix tactiques scelleront les pronostics avec des estimations de routage au Nord à travers les hautes pressions avant d’aller toucher une seconde dépression en fin de semaine. De nombreuses options s’offriront aux concurrents dès la sortie de la Manche. Unique obligation pour les équipages, celle de laisser à tribord l’île de Santa Maria, la plus méridionale de l’archipel des Açores. L’ETA des premiers est estimée au vendredi 17 novembre en Martinique.
Contacts Presse : Tél : (377) 93 10 64 09 – E-mail : presse@ycm.org
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