Vendée Globe
Après avoir remontés le chenal du Port Olona sous les encouragements d’une foule enthousiaste, les quarante skippers ont franchi sans accroc la ligne de départ de ce 10e Vendée Globe. Parmi eux, Boris Herrmann du Yacht Club de Monaco, à la barre de Malizia-Seaexplorer, est considéré comme un sérieux prétendant.
Après une 5e place décrochée lors de la précédente édition, le marin possède toutes les cartes en main pour tutoyer la victoire. S.A.S. le Prince Albert II, président du Y.C.M., Pierre Casiraghi, vice-président et fondateur de la Team Malizia et Bernard d’Alessandri, secrétaire général du Club étaient aux Sables-d’Olonne pour l’encourager. Ce tour du monde à la voile de 24.300 milles nautiques (45.000 km), passant par les trois caps, sans escale et sans assistance, est considéré comme l’une des épreuves les plus extrêmes de la course au large. « C’est fantastique. Pour nous c’est un aboutissement. Prendre le départ d’un deuxième Vendée Globe, cela veut dire que l’on a réussi à fiabiliser le projet. On est fier pour Monaco et pour le Yacht Club de représenter la Principauté sur une course aussi mythique » commentait ce matin Pierre Casiraghi.
L’heure des au revoir
« Depuis septembre, je suis nerveux et impatient de me lancer » confiait Boris quelques jours avant le départ. Personne n’y coupe. L’émotion est saisissante au milieu de ce tourbillon de sollicitations auxquelles sont soumis les marins. Ce dimanche matin, les regards étaient déjà tournés vers le large, les esprits concentrés sur les 24.300 milles nautiques à parcourir. Un défi d’environ 70 jours pour les plus rapides. Tous ont pour objectif principal de terminer l’épreuve. Les soutiens sont donc essentiels comme peut en témoigner Boris Herrmann.
Après une dernière étreinte avec Birte, sa femme, le skipper allemand a pu échanger une ultime fois avec S.A.S. le Prince Albert II et Pierre Casiraghi. De leur amitié est né le projet Malizia combinant leur passion pour la voile et le défi sportif, avec un engagement fort pour la protection des océans, à travers la mission A Race We Must Win – Climate Action Now !
« Cette dimension scientifique et environnementale est importante pour protéger les océans. Boris et ces marins engagés, dont je suis très admiratif, sont des ambassadeurs et des acteurs de ce formidable effort », a salué le souverain monégasque, venu dès le vendredi, signer une convention de partenariat avec la Vendée Globe Foundation, dont il est le président d’honneur.
Un marathon et des choix tactiques
L’anticipation est donc le maître-mot de cette épreuve surnommée « l’Everest des Mers ». Dans les jours précédant le départ, Boris a consacré du temps à analyser la météo avec son co-skipper de longue date, Will Harris, afin de réfléchir aux options stratégiques. C’est d’ailleurs Will qui, après leur traditionnel high five, a été le dernier à quitter le bateau, quelques minutes avant le départ.
« Nous avons pris un départ dans un vent léger au portant, toutes voiles dehors, contrairement à la dernière édition où nous avions dû affronter un gros front météo dès les premiers milles », commente le navigateur allemand, qui a pris un excellent départ côté sud, avec un peu plus d’air et un timing bien maitrisé.
« Il semble que nous mettrons plus de temps que les 7 jours habituels pour rejoindre l’équateur. Je pense donc que les chances de battre le record de course de 74 jours d’Armel Le Cléac’h sont réduites, même si la course devrait très vite s’accélérer avec un front annoncé au Cap Finistère, avec des creux de 3 à 4 mètres ».
Et de poursuivre : « L’endroit le plus critique, sera au niveau du Brésil où certains pourraient prendre une route vers le Sud autour de l’anticyclone de Sainte-Hélène ». La véritable difficulté réside dans l’endurance mentale requise pour mener à bien ce défi. « 80 jours pour faire le tour du monde, c’est beaucoup. Il faudra diviser cela en petites étapes pour ne pas se laisser submerger. J’ai bien préparé cela. Je me sens en harmonie avec le bateau, prêt mentalement et techniquement ».
Pierre Casiraghi, qui a accompagné Boris à bord tout le long du chenal, de confirmer : « C’est l’aboutissement de deux années de travail. Tout est prêt. Nous sommes satisfaits de la préparation de Boris et du bateau. Pour nous, Boris est l’un des prétendants au podium, mais le Vendée Globe est une épreuve si longue et avec autant de paramètres qu’il est avant tout crucial de le terminer. Je vais continuer à échanger très régulièrement pour le soutenir tout au long de la course ».
Ferveur au Yacht Club de Monaco
« Partager l’aventure du Vendée Globe fait partie de ma mission. Des skippers comme Loïck Peyron filmaient leurs aventures, et ce sont ces récits qui m’ont inspiré. C’est donc naturel de raconter ce que je vis en mer » poursuit le marin. Les supporters de la Team Malizia, membre du Club ou jeunes régatiers de la Section Sportive, suivront ses aventures lors de rendez-vous réguliers programmés au Y.C.M. « En mer, je veux vraiment qu’ils puissent vivre cette expérience, sentir la mer et voir ce que seuls mes yeux peuvent voir. Je veux transmettre cette aventure et mes impressions. » Il y a quelques jours déjà, Will Harris, skipper remplaçant de Boris, s’était prêté au jeu des questions/réponses lors d’une rencontre avec les membres. Une façon d’inviter son équipe de supporters à embarquer avec lui durant les trois prochains mois.
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