9e Vendée Globe
Mercredi 13 janvier 2021. Décidément cette 9e édition restera unique en son genre. Après 66 jours de navigation, les six premiers se tiennent en moins de 90 milles. Il est en train de se jouer au large de Rio, une situation inédite d’une intensité hors-norme. Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco) a laissé derrière lui les avaries du Grand Sud et raccroche au wagon des leaders. Il pointe actuellement à la 6e place.
Tout reste à écrire
De mémoire de marin, jamais une remontée de l’Atlantique dans le Vendée Globe n’a été si âprement disputée. Désormais regroupés au large de Rio, les premiers bataillent à chaque mille. Ça régate sévère au large des côtes brésiliennes où le podium fait l’objet de toutes les convoitises.
Le Rochelais Yannick Bestaven leader depuis près d’un mois sur Maître CoQ IV s’est retrouvé privé de vent et a vu son avance de 450 milles nautiques fondre face à Charlie Dalin (Apivia) qui a repris les rênes de la course. Le skipper de Maître CoQ IV a donc limité la casse avec son option à l’Ouest de la flotte et fait désormais un cap à 20° (Nord-Nord-Est). La richesse des fichiers météos rend aujourd’hui le moindre pronostic bien fragile.
Fait inédit, le groupe des poursuivants pointe dans le tableau arrière des leaders. « La course est hyper ouverte » note Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco). 6e au classement à 18h00 mercredi 13 janvier, il naviguait à 84 milles des hommes de tête, l’équivalent d’un Monaco-Saint Tropez. La situation est aussi inédite qu’improbable après plus de 23 000 milles de navigation. « J’ai l’opportunité d’accrocher les premières places, ça me motive énormément. C’est fantastique une remontée de l’Atlantique aussi serrée. Il y a du vrai jeu pour chacun de nous. ».
Dernière ligne droite
Galvanisé par la situation, le skipper allemand sait qu’il faut rester concentré et ne pas perdre de vue que rien n’est joué avant le passage de la ligne d’arrivée « il faut toujours rester prudent et ne pas relâcher l’attention. Je suis en tout cas confiant sur la réparation que j’ai réalisé sur la grand-voile. Le bateau va tenir et là je le fais fonctionner au maximum de son potentiel. »
Les vents deviennent de plus en plus stables à l’approche des alizés que les premiers ont hâte de toucher. Les skippers de foilers, dont fait partie Boris, caressent l’idée de creuser enfin l’écart avec les dérives classiques. A mesure qu’ils progressent par le Nord, des jolis bords de reaching (allure de travers) à haute vitesse en foiler sont dans la tête des skippers des bateaux « à moustaches ». Le reste de la course s’annonce haletante au possible.
Michel Desjoyeaux, invité du point hebdomadaire Vendée Globe du Y.C.M
« C’est l’édition de tous les paradoxes en termes de participation notamment mais aussi de présence de bateaux de toutes les générations. Il est à noter également de très faibles abandons à ce niveau de la course » expliquait Michel Desjoyeaux, invité à évoquer son expérience à l’occasion du point Vendée Globe du Y.C.M. Unique double-vainqueur de cette course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, « Le Professeur » possède un palmarès à faire pâlir les marins les plus aguerris et en a profité pour analyser cette 9e édition « le paquet de tête est hyper serré et le sera encore plus dans le dernier sprint. Mais il reste une incertitude sur l’état des forces en présence. Il y a un gros différentiel de vitesse. » Le marin de 55 ans est également revenu sur la façon dont les skippers ont appréhendé la course et la météo rencontrée depuis le départ « certains étaient un peu frileux, d’autres ont attaqué direct à l’image de Jean Le Cam (Yes We Cam) et d’Alex Thomson (Hugo Boss) qui sont allés au plus près de la dépression tropicale qui a soufflé quelques jours après le départ. Il faut noter que les systèmes météos avaient au moins trois semaines de retard dans les mers australes. C’est vrai que les concurrents n’ont pas été bien servis mais c’est le lot commun de la compétition. »
Le prochain point Vendée Globe du Y.C.M. se tiendra mercredi 20 janvier avec la présence d’Armel Le Cléac’h, premier marin à terminer trois fois le Vendée Globe sur le podium : deux fois deuxième lors des éditions 2008-2009 et 2012-2013. Il remporte la huitième édition de 2016-2017 en 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes.
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