Boris Herrmann et Pierre Casiraghi
Monaco, le 26 mars 2021 – Les rencontres de la Monaco Ocean Week se sont terminées avec une conférence organisée ce jour au Yacht Club de Monaco en présence de son Président S.A.S. le Prince Albert II et animée par Boris Herrmann aux côtés de Pierre Casiraghi, à l’initiative du projet et fondateur de la Team Malizia. Le skipper et le vice-président du Yacht Club de Monaco sont revenus sur ce tour monde réalisé en 80 jours, 14 heures, 59 minutes et 45 secondes.
Une amitié à l’origine du Vendée Globe
« Après notre rencontre il y a plusieurs années lors de la Cape2Rio, nous avons commencé à naviguer de nombreuses fois ensemble » explique Pierre. « Cela a été beaucoup d’émotions de le voir sur la ligne de départ » poursuit-il. « Je revois tous les moments que nous avons traversés pour en arriver là et c’est toujours très émouvant. Boris n’a pas fait un simple travail de skipper. Il a travaillé sur le budget, le choix des architectes, la logistique (…) il a passé six ans à gérer beaucoup d’aspects qui n’étaient pas directement liés à la course ». Une amitié qui ne peut se résumer pour Boris « se lancer dans le Vendée Globe est un projet énorme. Il faut voir cela comme un puzzle et Pierre en est une pièce essentielle. »
Un challenge qui n’attend pas
A Race We Must Win peut-on lire dans les voiles de Seaexplorer-Yacht Club de Monaco, l’IMOCA qui a porté haut les couleurs de la Principauté sur les mers du globe. Un slogan pour faire état de l’urgence qu’il y a à agir face au changement climatique. Le Vendée Globe de Boris Herrmann était un défi sportif mais avec un enjeu hautement environnemental. « Nous avons affronté dans ce Vendée Globe d’énormes tempêtes tropicales à l’approche des îles Canaries, ce qui était assez surprenant. Mais je crois que le plus flagrant, c’est la présence des algues sargasses dans l’Atlantique qui peuvent parfois arrêter le bateau et ça, cela fait assez peur à vrai dire. Le problème, ce sont les changements que l’on ne peut pas voir, aussi bien l’augmentation de la température de l’eau ou du niveau de concentration de CO2 » commente Boris Herrmann « il n’y a pas de temps à perdre pour réagir lorsque l’on observe tout cela. »
La science prend le large
En tant que membre de la Commission Océanique Intergouvernementale de l’UNESCO, le navigateur allemand avait pour objectif de récolter des données essentielles à la compréhension du changement climatique tout au long de son tour du monde. Une première jamais encore réalisée. Et pour mener à bien sa mission, il a pu s’appuyer sur son laboratoire de bord automatisé fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Un équipement permettant de récolter des données océanographiques transmises aux scientifiques des programmes de l’Institut Max-Planck de météorologie à Hambourg, de Géomar à Kiel et de l’Ifremer à Brest. Les données révèlent des augmentations de CO2 au large du Brésil mais aussi de la Nouvelle-Zélande. Une approche environnementale à laquelle Pierre Casiraghi est également sensible « il fallait être sûr que le laboratoire fonctionne. Les IMOCA allaient naviguer dans des zones peu fréquentées. Plus on a de données, plus cela sera facile d’établir des conclusions. Il est aujourd’hui essentiel de se positionner en faveur de la protection des océans pour les générations futures » note le vice-président du Y.C.M.
Lors du 10e jour de course, Boris Herrmann a également déployé une balise de récolte de données scientifiques de type Argos, transmise par Ocean OPS et qui peut transmettre des données en direct. « C’est formidable de pouvoir contribuer de cette façon à la science des océans. Il est vraiment primordial pour nous de pouvoir mettre notre plate-forme au service des scientifiques pour les aider à mieux comprendre le changement climatique et notre océan. La balise va dériver pendant de nombreuses années et enverra des données directement à nos scientifiques. Elle mesure la température, la salinité et les données de pression de la surface jusqu’à 2000 mètres de profondeur et elle les transmet automatiquement » comment le skipper. « Je suis excité par le futur. Je suis skipper et je n’ai jamais eu l’impression de faire un travail normal ». L’avenir nous dira vers quel autre projet le marin allemand va voguer.
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