Rendez-vous maintenu cet été pour le Monaco Solar & Energy Boat Challenge qui, actualité oblige, change de format pour la première fois depuis sa création en 2014, et favorisera uniquement les échanges en ligne ; le travail en open source entre les participants étant un des fondamentaux de cette épreuve dédiée à l’innovation en matière de propulsion.

Une compétition virtuelle inédite qui permet de respecter la politique sanitaire du moment. « Face au contexte international et pour pouvoir continuer à encourager le travail réalisé par les équipes, il nous a semblé primordial de nous adapter et de faire preuve d’innovation » précise Bernard d’Alessandri, Secrétaire Général du Y.C.M. « La situation actuelle incertaine ne permet pas d’accueillir un événement classique accueillant du public. L’année dernière, nous avions eu près de 1000 visiteurs sur le Village et 350 participants sur site. Il nous fallait trouver une solution pour maintenir la compétition sans déroger aux prérogatives sanitaires. »

 

Organisé par le Yacht Club de Monaco aux côtés de la Fondation Prince Albert II et de l’Union Internationale Motonautique, ce rendez-vous unique au monde s’inscrit depuis sept ans comme l’évènement zéro-émission en matière de propulsion réunissant chercheurs, universitaires, futurs ingénieurs, inventeurs et professionnels du yachting et de l’énergie. Tous partagent une ambition commune : développer des systèmes de propulsion alternatifs pour bâtir le yachting de demain.

 

Une adaptation à l’actualité

En concertation avec Iqos et Credit Suisse, partenaires historiques, mais aussi du constructeur automobile BMW et de YPI (Yachting Partners International) qui ont décidé de s’associer cette année à l’événement, le Monaco Solar & Energy Boat Challenge fait donc peau neuve, le temps de cette 7e édition, avec un format « virtuel » où les nouveaux moyens de communication sont sollicités afin de maintenir un rendez-vous de qualité.

Les participants, répartis dans trois catégories Solar, Energy Class ou Open Sea, ont jusqu’au 31 mai pour soumettre au Jury Technique, composé de professionnels, d’acteurs majeurs de l’industrie et de partenaires, une présentation de leur projet. Une soutenance orale en ligne organisée du 30 juin au 4 juillet, donnera ensuite l’occasion aux équipes de mettre à l’honneur leur travail, avant la remise des prix en ligne le samedi 4 juillet.

 

Trois prix à l’honneur

Les meilleures améliorations technologiques, les innovations les plus visionnaires et pertinentes seront ainsi récompensées par l’Innovation Prize. Le but étant de favoriser les créations adaptables au monde industriel et peser dans la balance économique du secteur. Les candidats doivent élaborer une présentation écrite de leur projet, accompagnée de photos, croquis ou animation, et complétée par une analyse de ses avantages et inconvénients. Leurs conclusions se baseront sur différents tests permettant de prouver l’efficience énergétique du bateau élaboré.

L’Eco Conception Prize soulignera non seulement l’efficacité des matériaux et procédés utilisés mais aussi la contribution scientifique et l’engagement des candidats dans le partage des bonnes pratiques. La participation à une démarche collaborative, les actions préventives, la performance du bateau et la réduction de son impact environnemental doivent être les pierres angulaires du projet dans cette catégorie également soumise à présentation d’un dossier complet.

Enfin, le Spirit Prize reflètera l’esprit de la compétition mais aussi l’originalité des participants à travers une vidéo d’1 minute et 20 secondes élaborée par leurs soins, permettant de présenter le travail en équipe, le bateau, ses évolutions et le travail technique engagé sur les derniers mois écoulés.

Chacun des vainqueurs de ces trois catégories (communes aux 3 Classes) recevra un chèque de 2.000€

 

Des avancées de taille

Conception de batterie, fabrication de panneaux solaires ou encore utilisation de la membrane électrique biomimétique visant à remplacer les hélices de bateau suivant le principe du battement de nageoire des poissons (…) sont parmi les avancées technologiques qui se sont illustrées lors de la précédente édition. Gageons que cette année encore, les compétences en lice donneront naissance à de fabuleuses découvertes et prouesses techniques.

 

Des échanges tout au long de l’année

S’inscrivant dans le cadre du projet « Monaco, capitale du yachting », la Principauté se positionne comme incubateur incontournable dans le domaine, comme en témoigne notamment l’organisation tout au long de l’année de « webinars », des discussions techniques en ligne gratuites menées par des professionnels et ouvertes à tous. Ces rendez-vous (5 organisés jusqu’à ce jour) maintiennent un précieux lien entre professionnels et candidats, leur permettant d’avoir constamment accès à de nouvelles informations et ainsi alimenter leur expérience.

C’est par un décryptage de l’évolution de l’architecture et de l’ingénierie navales mené par Simon Brealey (Lateral Naval Architecture), que cette série de conférences virtuelles a débuté, s’attardant notamment sur les demandes spécifiques et actuelles des super-yachts dans le secteur de la construction navale et mécanique.

Erwan Grossmann (Kairos) est par la suite revenu sur le processus de fabrication des bio-composites et leur impact environnemental. Un débat pertinent permettant non seulement de mettre en relief les propriétés générales et mécaniques des matériaux tels que les fibres, les résines et les matériaux de base alternatifs mais aussi de comprendre comment ceux-ci peuvent influencer l’évolution de la conception des yachts au fil des ans.

Si ces moments s’articulent autour des problématiques du secteur, ils sont aussi l’occasion d’échanges avec les professionnels. C’est dans cet esprit que Jérémie Lagarrigue (Energy Observer) a répondu aux nombreuses questions techniques relevant de l’Energy Class, et que Franziska Steidle-Sailer et Christine Funck (Aquon) ont redéfini l’idée d’un yachting durable.

Lors du webinar du 30 avril dernier, la propulsion marine est venue compléter la liste non exhaustive de ces discussions. Il a été question de l’utilisation controversée de l’hélice considérée comme énergivore, dangereuse, coûteuse, bruyante (…) Autant de points noirs qu’il est aujourd’hui nécessaire de solutionner selon Harold Guillemin (FinX), qui a mis au point une technologie biomimétique qui remplacerait ce mode de propulsion par des membranes compactes et efficaces.

 

 

Job Forum : ressource inégalable de talents

Etudiants et industriels du nautisme peuvent, s’ils le souhaitent, poursuivre les échanges tout au long de l’année via une plateforme web en ligne. Celle-ci permet non seulement aux professionnels du secteur maritime de poster leurs offres d’emploi mais également aux étudiants d’y déposer leur CV. Un échange gagnant-gagnant largement plébiscité par les acteurs de l’industrie. A titre d’exemple, en 2019, les représentants d’Energy Observer s’étaient entretenus avec 15 étudiants, en embauchant 8 par la suite, idem pour Torqeedo ou encore Azura Marine.

 

 

Les acteurs locaux ont leur groupe de travail

A l’initiative de Bernard d’Alessandri, Secrétaire Général du Y.C.M a été créée en septembre 2019 une commission dédiée aux bateaux à énergies alternatives. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Pôle Excellence Yachting et a pour mission d’inciter les acteurs du yachting de demain, monégasques (Laneva) ou actifs localement (Vita, Candela, Suncy…), à travailler main dans la main sur des projets innovants. Réunis dans un groupe de travail qui se rassemble tous les deux mois, les membres de cette commission évoquent les nouveautés développées et les synergies qu’il est possible d’envisager. Lors de leur dernière réunion, Vita a annoncé la sortie d’un nouveau Supercharger Vita susceptible d’être adapté à d’autres unités.

 

Le rendez-vous est donc maintenu pour les passionnés de yachting qui se retrouveront derrière leurs écrans du 30 juin au 4 juillet 2020 pour lever le voile sur toutes les nouveautés de cette 7e et très attendue édition du Monaco Solar & Energy Boat Challenge.