14e Monaco Classic Week – La Belle Classe :
le Yachting de tradition triomphe à Monaco !

 

  • Puritan remporte le Trophée de la Monaco Classic Week 2019
  • La renaissance d’Ester récompensée
  • Les grandes goélettes font le show
  • Elena of London, Mariska, Chips, Meerblick of Fun, Cippino II sacrés !


La 14e édition de la Monaco Classic Week – La Belle Classe s’est terminée aujourd’hui en apothéose, lors de la remise des prix, en présence de S.A.S. le Prince Albert II, président du Yacht Club de Monaco.

L’événement organisé tous les deux ans depuis 1994 par le Yacht Club de Monaco a célébré d’éclatante manière cet « art de vivre la mer » appelé Yachting, en réinstallant, sur le devant de la scène, des amoureux des belles coques et des belles voiles, les plus beaux yachts classiques, associés à leurs pendants motorisés, les sublimes canots automobiles.

 

En plus du sport, c’est bien un esprit festif et social, une tradition et une étiquette que la Monaco Classic Week, biennale unique en son genre, magnifie avec panache, en collaboration avec Rolex et Credit Suisse. Et les vainqueurs sur l’eau partageaient aujourd’hui, tous les hommages avec la goélette Puritan (1930), vainqueur du Trophée Monaco Classic Week, qui récompense l’unité la plus élégante et la mieux restaurée. Le lauréat 2019 du Prix de la Restauration, est très justement attribué à Ester, le petit côtre aurique suédois miraculé et de retour sur les plans d’eau, après 75 années passées par 52 mètres de fond.

 

Plus de 100 unités classiques, à voile et à moteur, dont une flotte exceptionnelle de 7 immenses goélettes de la International Schooner Association, étaient ainsi réunies dans la YCM Marina. 800 marins, armateurs, propriétaires et skippers, venus de 26 pays en assuraient les manœuvres pour proposer, sur terre comme sur mer, un spectacle rare et éblouissant d’élégance. Une semaine hors du temps, revigorée au cœur des années trente, et largement inspirée des ambiances américaines d’un yachting triomphant. Tous reviendront, c’est promis, du 15 au 19 septembre 2021 pour la prochaine édition.

Ode à l’Amérique

C’est bien l’Amérique, si prolixe au milieu du siècle dernier en matière non seulement de yachts de course, mais aussi de canots à moteur, qui était cette semaine à l’honneur, à travers ses architectes emblématiques, Nathanael Herreshoff ou John Alden, ses canots motorisés en acajou, Chris Craft, mais aussi ses Yachts Clubs chargés d’histoires et de traditions, comme le Manhattan Yacht Club, embarqué pour le clin d’œil historique à bord de French Kiss, son vainqueur lors de la Coupe de l’America 1987, et le Nantucket Yacht Club dont les membres naviguaient sur Comet. Invité exceptionnel, parfaitement dans le ton de la thématique de cette édition exceptionnelle, le grand yacht à vapeur de 79 mètres, le SS Delphine, lancé en 1921 par la famille Dodge, a ravi curieux et visiteurs par ses lignes inaltérables à l’incontestable charme désuet.

Parmi les nouveaux venus de la Monaco Classic Week : Atlantic, la célèbre goélette de 66 mètres du New York Yacht Club qui avait établi en 1905 le meilleur temps sur la traversée de l’océan Atlantique, en 12 jours, 4 heures 1 min et 19 secondes. Il faudra attendre le 1er août 1980 pour que Eric Tabarly améliore ce temps de référence sur ce parcours de 2 925 milles.

 

 

Puritan, vainqueur du Trophée Monaco Classic Week !

La grande goélette aurique signée John Alden, Puritan (1930) remporte la Monaco Classic Week 2019, après délibération des jurys du concours de l’élégance et de la Restauration. Puritan succède à Viola, le plan Fife de 1908 vainqueur lors de la précédente édition en 2017. Pureté des lignes, harmonie des volumes, combinées à une maintenance sans faille du voilier dans ses qualités d’origine auront séduit le jury d’élégance, présidé par S.A.R La Princesse Beatriz de Orléans-Bourbon, avec notamment à ses côtés S.A.R. la Princesse Camilla de Bourbon des deux Siciles, le Peintre de Marine P.G. Marc Berthier et des experts et historiens du Yachting.

 

A Ester, le prix de la Restauration

Ester à Monaco, c’est l’histoire d’une exceptionnelle résurrection d’un cotre aurique en son temps révolutionnaire à bien des égards. C’est en 1901 que le Suédois Gunnar Hellgren reçoit mission de dessiner un voilier capable de gagner la Tivoli Cup. Le résultat de ses cogitations est à la fois unique par ses nombreuses innovations, et magnifique d’élégance. Une décennie de succès fracassants va venir couronner un bateau loué par certain comme le plus beau voilier au monde ! Ester disparait des radars après 1915, pour ne réapparaitre qu’en 1935. Elle brille encore à Ulvoen en 1937, avant de connaitre la plus dramatique des destins. Un feu se déclare à bord fin 1937. Le voilier endommagé est remorqué vers Ornskoldsvik, mais coule devant Normanön. Ce n’est qu’en 2012 que le Suédois Per Hellgren réussit à localiser l’épave au sonar. Bo Ericsson entre alors dans la danse. Habitant de Gullvicksfjarden, proche de Noemanön, il se prend d’une inextinguible passion pour cette histoire, et n’aura de cesse de consacrer temps, passion et argent jusqu’au moment chargé d’émotion où Ester émergera des flots en 2016. Débute une incroyable histoire de reconstruction, dont l’éclatant résultat mérite grandement ce Prix de la Restauration

 

« Je m’étais dit en 2012 quelle émotion ce serait de faire naviguer Ester à la Monaco Classic Week. 7 ans après, ce rêve est devenu réalité. » explique très ému Bo Ericsson, l’un des propriétaires du bateau lors de la remise des prix. « Nous avons réuni autour de cette rénovation la crème des techniciens internationaux, pour la coque, les membrures, le gréement, les voiles. Bien sûr, une grande partie du bateau a dû être reconstruite en pin de Suède et en épicéa. Mais grâce à une documentation très précise retrouvée en Suède, nous avons suivi à la lettre les détails de la construction originale. Cela a été une aventure fantastique. Le résultat dépasse nos espérances les plus folles… ».

 

Le prix de l’élégance pour les canots à moteur a été décerné à Miss Nancy, tandis que le cotre aurique de 1905 Oriole (Herreshoff), recevait le prix d’élégance chez les voiliers. Le coup de coeur du jury est cette année, allé au yawl Bermudien de 1938 Mariella (Mylne), séduit par la personnalité et la passion de son armateur Carlo Falcone.

Dinghy 12, une affaire italienne

Sans surprises, les italiens, grands maitres de la série, et fort de l’expérience d’une flotte qui compte plus de 400 unités, s’imposent à Monaco. Ainsi Aldo Samele sur son Canarino Feroce s’est-il montré à son avantage, devançant ses deux compatriotes Vito Moschioni (Claudia) et Federico Pilo Pais (Blu Amnesia).

 

 

 

Grandes goélettes auriques, sloops, bermudiens ou auriques, houari et métriques, la crème de la voile classique naviguait cette semaine à Monaco. En voici les lauréats :

Joutes à couteaux tirés, comme à l’accoutumée entre les historiques rivaux du groupe des Epoque Aurique, Viola et Chips. Ce dernier, plan Burgess de 1913, l’emporte, reléguant Oriole à la troisième place du podium.

 

Domination sans partage chez les Epoque Marconi, du plan German Frers Cippino II à Daniel Sieleki, Vice-Commodore du Yacht Club de Punta del Este, crédité de deux victoires. Les deux plans Olin Stephens Skylark of 1937 et Blitzen (1938) complètent le trio gagnant.

 

Chez les Classiques Marconi, forts cette année de 18 unités, c’est Meerblick of fun 1957 (Johnson) qui l’emporte, devant Resolute of Salmon et Encounter (Frers 1976).

La grande goélette Elena of London a régné sur le spectaculaire groupe des « Big Boats », devançant la goélette signée Mylne, Naema, et le cotre aurique Moonbeam of Fife. Elle s’octroie au passage le Trophée Magnum.

Les Classes métriques ont également fait le spectacle à Monaco. On notera les succès de Mecara chez les 6 m JI, Mirabella chez les 8 m JI et Mariska chez les 15 m JI.

 

C’était à la Monaco Classic Week :

Franck Cammas, le skipper du trimaran Ultim Gitana 17 était de passage à Monaco : « Je suis naturellement sensible à l’esthétisme des bateaux. Naviguer sur ces bateaux Classiques révèle une certaine magie, qui ne vient certes pas de la vitesse mais de sensations, d’odeur même très particulières. Quand on a le goût de la mer, la beauté est importante. Techniquement, quand on hésite sur des choix, on prend le plus joli, et généralement, ça marche. Un bateau joli, c’est un bateau qui va vite ! Et inversement, un bateau qui va vite devient beau. L’esthétisme est moins important aujourd’hui dans l’élaboration de nos bateaux, mais il ne faut jamais oublier nos traditions. Je suis originaire d’Aix, et je suis toujours heureux de revenir dans le sud. Monaco a une vraie tradition de régates, avec sa Primo Cup que je disputais il y a quelques temps ».

 

Les dessous de la Coupe de l’America des folles années du début du XXème siècle.

Noëlle Duck et William Collier ont concocté une exposition tout à fait originale et particulièrement informative sur l’architecte naval Ecossais George Lennox Watson, le perdant magnifique de quatre campagnes pour la Coupe de l’America au tournant du 19ème siècle. Composée de 8 grands panneaux recto-verso, l’exposition narre par le menu les efforts titanesques et parfois désespérés déployés par ce grand architecte pour rivaliser avec ses adversaires designers, au premier rang desquels l’immense Nathanael Herreshoff, mais aussi Edward Burgess. Noëlle Duck s’est appuyée sur les fonds d’archives de la société GL Watson et Cy pour illustrer et enrichir cette expo pleine de révélations et d’étonnants éclairages. L’espionnage industriel semblait monnaie courante à l’époque, et George Watson y recourait volontiers pour observer les formes et volumes des créations de ses adversaires encore en chantier ! L’exposition s’en fait largement écho, révélant de surprenants clichés vieux de plus de 120 ans et souvent inédits.

 

Press contact: Yacht Club de Monaco – Tel: +377 93 10 64 09 – Email: presse@ycm.org

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