IMOCA – Malizia-Seaexplorer – Vendée Globe

Boris Herrmann vient de vivre l’un des jours les plus éprouvants de sa carrière de marin dans le cadre de son deuxième Vendée Globe. En pleine course, alors qu’il occupait la 6e position, un orage particulièrement intense a éclaté.

 

Une première pour le marin

« C’était l’une des journées les plus folles que j’ai jamais vécues en mer. Ça a commencé par un front massif et des orages incessants. Ça a duré toute la nuit et la journée, avec une pluie battante que je n’avais jamais connue auparavant. Les orages étaient intenses, les éclairs venaient de toutes les directions, les vagues s’écrasaient et le bateau avait du mal à rester debout, j’ai été projeté dans tous les sens. Heureusement, rien ne s’est cassé, jusqu’à ce que la foudre frappe tout près. Immédiatement, mon écran s’est mis à clignoter. Il est devenu noir et le pilote automatique s’est éteint en même temps que les instruments. Les alarmes se sont mises à hurler et le bateau a perdu le contrôle, se couchant à plat dans l’eau. Le vent s’est remis à souffler, le tonnerre s’est intensifié, les éclairs se sont multipliés, c’était implacable. Je crois que la mer m’a vraiment montré ses dents hier. C’est une journée que je n’oublierai jamais. »

Durant plus de 24 heures, Malizia-Seaexplorer a ainsi affronté des conditions extrêmes. « Grâce à l’équipe à terre, nous avons pu récupérer un pilote automatique avec un ensemble d’instruments de mesure du vent. Cependant, de nombreux systèmes sont encore en panne comme le radar, l’écran principal, je n’ai pas non plus de capteurs de charge, et le système de quille est désormais partiellement manuel. Mais je peux charger les batteries, utiliser le dessalinisateur. J’ai toujours Oscar et un pilote fonctionnel » note le navigateur. « Ceux qui disent que la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit ont tort ! Mais peut-être que ce dicton ne s’applique pas quand le « lieu » est en mouvement ! »

Outre les défis techniques, Boris doit continuer à gérer les contraintes physiques et mentales. Avec très peu de sommeil et des repas irréguliers, il parvient malgré tout à maintenir le cap grâce à une discipline exemplaire. « Maintenant, je vais tenter de me reposer un peu avant la prochaine manœuvre. »