9e Vendée Globe

 

À une poignée de jours de l’arrivée de ce 9e Vendée Globe, les pronostics vont de bon train. Personne ne peut aujourd’hui prédire qui franchira la ligne d’arrivée aux Sables-d’Olonne en premier. C’est une situation inédite que sont en train de vivre les hommes de tête dont Boris Herrmann sur Seaexplorer-Yacht Club de Monaco.

 

Qu’est-ce qui peut faire la différence dans les derniers jours de course ?

« C’est un mélange de choses. J’ai bien dormi, profondément, avant cet appel. C’est le réveil qui m’a rappelé (de me lever) dix minutes avant. C’est aussi l’heure de manger, tout à l’heure je vais manger une tartiflette. Les voiles sont choisies, le cap est installé, je pense que j’ai bien réglé le bateau. Donc là, il me reste à surveiller, j’ai quelques heures de repos encore cet après-midi et la nuit va être engagée, il y a une espèce de petit front, de petite dépression. Je me sens bien et j’arrive encore à me reposer. »

 

Avez-vous conscience que vous êtes en position de gagner le Vendée Globe ?

« Non, je ne m’en rends pas compte, je me rends compte que je suis troisième actuellement. Quand je serai premier sur le +tracking+, on en reparlera. Là, Charlie et moi, on est dans le même vent, on va dans la même direction donc son bateau va normalement un poil plus vite dans ces conditions, je ne pense pas que ça laisse beaucoup de possibilités. Mais bon, il y a une certaine chance de rester sur le podium. Je navigue au mieux et on verra ce que ça donne. Mon bateau est à 100%, moi aussi, je ne ralentis pas, je pousse un peu plus le curseur au niveau de la sollicitation du bateau. En ce moment, ça ne va pas mal parce que la mer n’est pas trop méchante et la prévision (météo) d’ici à la fin n’a pas l’air trop mauvaise. Cette nuit va être un peu extrême (un front se forme à l’approche des Açores, NDLR). »

 

Jugez-vous qu’il y a encore la place pour un coup tactique d’ici à l’arrivée ?

« Déjà, entre les deux modèles météo globaux (un européen et un américain, NDLR), les routes ne sont pas pareilles. Avec le modèle européen, elle passe les Açores plutôt par l’ouest et pour mon bateau, équipé du GFS, un modèle américain, la route passe à l’est des Açores. Il y a déjà 200 milles d’écart dans la trajectoire. Qui a raison? On ne le sait pas aujourd’hui. Celui qui a le meilleur nez peut déjà faire un énorme écart avec ces différentes trajectoires. »

 

Avez-vous envisagé l’hypothèse d’une victoire grâce aux six heures de compensation octroyées par la direction de course pour le sauvetage de Kevin Escoffier ?

(rires) « Je n’ai pas pensé à ça, c’est vrai. On verra dans 24 ou 48 heures comment les choses évoluent. Si j’arrive à gratter quelques milles à Charlie, là on peut en parler. Gagner sans être premier (Herrmann n’a jamais occupé la première place depuis le départ, NDLR), c’est un peu dommage mais c’est le jeu. On a tous reçu nos compensations (Yannick Bestaven bénéficiera d’un bonus de 10h15 à l’arrivée et Jean Le Cam de 16 heures), ça a été bien réfléchi par la direction de course, je trouve ça correct, juste. On a connaissance de ces heures depuis longtemps et on va faire avec. Je dirais que ça met un peu de piment dans ce jeu déjà très épicé. »

 

Propos recueillis par Whatsapp.