9e Vendée Globe
Jeudi 19 novembre 2020 – L’Atlantique Nord est enfin derrière eux. Une semaine et demie après le départ, la majorité des concurrents a franchi l’équateur sans encombre. La tête en bas, dans l’hémisphère sud, la cadence n’a pas ralenti et la bataille fait rage parmi les dix premiers où se trouve Boris Herrmann, 7e au dernier pointage (18h00 heure française). En ce jour de Fête Nationale Monégasque, le skipper de Seaexplorer-Yacht Club de Monaco, qui vient tout juste de passer l’Equateur, a une pensée toute particulière pour son port d’attache.
Du milieu de l’Atlantique à Monaco
Si le programme a quelque peu été chamboulé par la crise sanitaire, il est une tradition qui perdure en ce 19 novembre : celle des drapeaux rouges et blancs accrochés aux balcons de la Principauté. Cette année, les couleurs monégasques flottent aussi dans l’Atlantique Sud à bord de Seaexplorer-Yacht Club de Monaco, premier IMOCA à représenter officiellement Monaco sur le Vendée Globe.
« Je tiens à souhaiter à S.A.S. le Prince Souverain Albert II et à mon ami Pierre Casiraghi, sans qui je ne serai pas en train de vivre cette formidable aventure, une merveilleuse journée ainsi qu’à tous les Monégasques et aux résidents de la Principauté » a confié le skipper. « C’est une réelle fierté pour moi de naviguer sous les couleurs de Monaco. Viva U Principu, viva Munegu! ».
Au coude-à-coude
Les jours se succèdent et ne se ressemblent pas sur ce 9e Vendée Globe mené actuellement par Alex Thomson (Hugo Boss), suivi de Thomas Ruyant (LinkedOut). Jean Le Cam (Yes We Cam), jusqu’alors troisième de ce classement provisoire, s’était fait doubler par Charlie Dalin (Apivia). Quelques milles nautiques derrière, le peloton continue sa course qui se déroule dans un mouchoir de poche.
« Je me bagarre avec Samantha Davies (Initiatives-Cœur), je peux la voir de loin, sous les nuages » expliquait Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco) hier soir dans un message envoyé au Yacht Club de Monaco, lors du rendez-vous hebdomadaire qui réunit de nombreux membres et jeunes de la Section Sportive, fervents supporters. « On a travaillé dur aujourd’hui à cause des rafales dans le Pot-au-Noir. Des rafales qui pouvaient atteindre 30 nœuds de vent alors que la moyenne est de 13 nœuds. » Ce no man’s land météorologique colle à sa réputation de zone difficile à traverser et a demandé la plus grande concentration au navigateur.
Au nom de la science
Hier, pour son 10e jour de course, Boris a déployé une balise de récolte de données scientifiques de type Argos, transmise par Ocean OPS, active depuis aujourd’hui, et qui peut désormais transmettre des données en direct, consultables sur le site https://www.ocean-ops.org/board/wa/Platform?ref=6903044
Car Boris Herrmann n’est pas seulement un marin expérimenté, il est également dévoué à la cause environnementale. En tant que membre de la Commission Océanique Intergouvernementale de l’UNESCO, le navigateur allemand a pour objectif de récolter des données essentielles à la compréhension du changement climatique tout au long de son tour du monde. Une première jamais encore réalisée.Pour mener à bien sa mission, Boris peut s’appuyer sur son laboratoire de bord automatisé fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Un équipement permettant de récolter des données océanographiques qui sont transmises aux scientifiques des programmes de l’Institut Max-Planck de météorologie à Hambourg, de Géomar à Kiel et de l’Ifremer à Brest.
« C’est formidable de pouvoir contribuer de cette façon à la science des océans. Le partenariat avec la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO est formidable et je suis heureux que la classe IMOCA nous soutienne. A quelques mois du lancement en janvier 2021 de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030), je suis fier de pouvoir contribuer à cette importante mission. Il est vraiment primordial pour nous de pouvoir mettre notre plate-forme au service des scientifiques pour les aider à mieux comprendre le changement climatique et notre océan. La balise va dériver pendant de nombreuses années et enverra des données directement à nos scientifiques. Elle mesure la température, la salinité et les données de pression de la surface jusqu’à 2000 mètres de profondeur et elle les transmet automatiquement ».
Un dispositif décoré de signatures d’enfants, qui suivent avec la plus grande attention les exploits du skipper allemand. « La balise sera observée par les scientifiques mais également par les enfants » précisait le navigateur au moment de la déployer par-dessus-bord. Une contribution pour la communauté scientifique.
Boris Herrmann est ainsi fait. Marin touche-à-tout, il garde un œil sur l’horizon, un autre sur la table à carte et l’esprit ouvert aux causes qui lui ressemblent. Le nom de baptême de l’IMOCA (Seaexplorer) fait référence à l’initiative menée par son partenaire Kuehne + Nagel, qui a créé une plateforme numérique pour mesurer l’impact des émissions de CO2 dans le secteur du fret maritime afin de permettre à ses clients de faire des choix plus écologiques en matière de transport.
La réduction des émissions est sur toutes les lèvres, y compris parmi les acteurs de la grande plaisance, bien décidés à changer le visage de l’industrie. Sous l’impulsion du Yacht Club de Monaco, le Superyacht Eco Association (SEA) Index a été créé : un référentiel pour mesurer l’impact environnemental des yachts de plus de 40 mètres, encourageant ainsi le secteur à rechercher et proposer des solutions pour construire un yachting durable.
Pour suivre la course : www.ycm.org ou https://team-malizia.com
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