Monaco, 22 septembre 2020
Dans le cadre de la Planetary Health Week, organisée du 21 au 27 septembre 2020, par la Fondation Prince Albert II, et sous l’égide de de la « Monaco Capital of Yachting Experience » initiée par le Yacht Club de Monaco (YCM), le Y.CM. et Credit Suisse annoncent le lancement du Superyacht Eco Association (SEA) Index pour mesurer l’impact environnemental de la conception et de l’utilisation des yachts. Soutenu par le témoin privilégié de la dégradation de l’état de santé des océans qu’est l’explorateur Mike Horn, l’objectif du SEA Index est d’évoluer au fil du temps pour devenir une norme globale fournissant une évaluation de l’impact écologique des grands yachts en toute transparence.
S.A.S. le Prince Souverain Albert II a ouvert le sujet par ce préambule : « La prochaine décennie sera décisive pour l’avenir de notre planète. Le changement climatique est l’un de nos plus grands défis. Conformément aux objectifs de développement durable des Nations Unies pour 2030, les dix prochaines années doivent être axées sur l’océanographie pour étayer nos connaissances scientifiques, encourager l’innovation technique et promouvoir l’émergence de nouvelles solutions pour inverser – nous l’espérons – le cycle de déclin de la santé des océans ».
Soutenir les initiatives de protection de l’océan et de sa biodiversité pour les générations futures est devenu une tradition monégasque. Dès la fin du XIXe siècle, le prince Albert Ier en fut un pionnier, avec pas moins de 28 campagnes océanographiques. Un engagement porté aujourd’hui par SAS le Prince Albert II à travers sa Fondation.
La situation actuelle préoccupe au plus haut point les acteurs du Yachting monégasque, avec en chef de file le Yacht Club de Monaco, qui réunit sous son pavillon plus de 800 propriétaires de super-yachts, dont 37 figurent dans le classement des 100 plus grands yachts du monde.
Bernard d’Alessandri, Secrétaire général du YCM s’en inquiète :
« L’urgence climatique est une réalité. Notre industrie sait qu’elle doit se réinventer comme le fait le secteur automobile. Si nous aspirons à nous positionner comme un pôle d’excellence, c’est à nous de prendre l’initiative et de montrer l’exemple. Je tiens à remercier tous ces acteurs monégasques, fédérés par le Cluster Yachting Monaco, qui se sont associés avec nous sur ce projet avec un tel enthousiasme. Ce n’est qu’en agissant ensemble que nous réussirons à apporter notre contribution à un secteur de la plaisance qui se doit d’être plus respectueux de la nature et qui fera tout ce qui est en son pouvoir pour réduire les effets de la pollution de l’air et de la mer sur la santé et le climat, et encouragera les bonnes pratiques à terre comme à bord ».
Face à l’absence de référentiel sur les émissions des super-yachts et afin d’encourager l’industrie du Yachting à rechercher et proposer des solutions technologiques alternatives visant à réduire l’impact environnemental des unités — sachant que seul ce qui est mesurable peut-être amélioré, le Yacht Club de Monaco et Credit Suisse ont décidé de créer le Superyacht Eco Association (SEA) Index.
S’inscrivant dans le projet « Monaco, Capitale du Yachting », initié par le Y.C.M., avec pour ambition de faire de la principauté un pôle d’excellence et d’innovation dans le domaine de la grande plaisance, le SEA Index a été développé en collaboration avec Nobiskrug et a déjà reçu le soutien d’acteurs importants de l’industrie.
L’initiative est également une réponse à la demande croissante des armateurs, soucieux de pouvoir calculer leur impact et d’accompagner l’industrie dans son évolution vers un avenir plus respectueux du climat.
L’efficience est la clé
Le SEA Index est un outil sur mesure conçu pour évaluer et améliorer la performance environnementale des yachts et répondre aux objectifs environnementaux de réduction des émissions de carbone. Il est d’abord destiné aux super-yachts à déplacement et semi-déplacement qui prend en compte les émissions de CO2 calculée par passager et jauge brute (une mesure du volume du yacht) sur un mille nautique, que le yacht soit exploité ou non.
Le SEA Index est basé sur la méthodologie EEDI de l’OMI, dont la formule a été modifiée pour s’adapter au monde du yachting. Il a été créé pour fournir une évaluation objective, prenant en compte l’utilisation spécifique des super-yachts, et il se concentre principalement sur les niveaux d’émissions de CO2 en fonctionnement. Il ne mesure pas réellement ces émissions, mais utilise des données de référence basées sur les spécifications de conception des yachts pour évaluer leur degré d’efficience dans le processus de calcul.
Le SEA Index est le résultat d’une collaboration qui a impliqué plusieurs acteurs de l’industrie, des chantiers navals aux sociétés de gestion, et tous les propriétaires de yachts qui ont accepté de partager leurs données afin d’aider à établir les bases du référentiel. Celles-ci ont été générées à partir des données fournies par 130 yachts de 40 à 140 mètres, pour lesquels chaque donnée collectée a été validée par les experts SEA. Il s’agit également d’un « travail en cours », car davantage de données peuvent être compilées pour affiner les calculs et ajuster le référentiel sur différents segments de taille et de type d’unités. Le SEA Index sera disponible en ligne pour permettre aux armateurs, aux capitaines et aux autres professionnels d’effectuer leur propre évaluation « sans obligation ».
Plus que le CO2
En tant qu’organisation à but non lucratif, la Superyacht Eco Association (SEA) espère non seulement accroître la sensibilisation aux enjeux environnementaux, mais aussi inciter davantage d’armateurs et de chantiers navals à travailler à des solutions qui réduisent tous les niveaux de pollution et d’impact environnemental. L’Association s’attend à ce que les acteurs de l’industrie aident à collecter les informations. Des chantiers aux armateurs, en passant par les sociétés de gestion de yachts et les courtiers, chacun peut apporter sa pierre à l’édifice et collecter des données qui resteront confidentielles. L’objectif est également de reconnaître les bonnes pratiques, et les unités efficientes seront récompensées par l’attribution d’étoiles, jusqu’à cinq, comme dans l’hôtellerie.
Michel Buffat, Head Aviation & Yacht Finance, Credit Suisse a commenté : « C’est un plaisir pour nous de nous associer à tant d’organisations internationales de la grande plaisance pour développer un Index unique en son genre, mesurer et évaluer l’efficacité écologique de la conception de yachts. Il y a une forte demande des armateurs, désireux de pouvoir contribuer à la durabilité de l’industrie pour un avenir plus respectueux de la nature. De plus en plus de propriétaires adoptent une approche durable qui mêle passion pour le yachting et responsabilité environnementale. En tant qu’organisation qui place le développement durable au centre de ses objectifs, c’était une étape naturelle pour nous de nous associer avec le YCM sur cette initiative très importante, dans l’intérêt même de nos clients. »
Évolutif et collaboratif, l’objectif du SEA Index est de devenir le premier index de notation de la pollution atmosphérique des yachts, avant de l’étendre à d’autres domaines et ainsi conduire à un indice de durabilité multi-facettes, couvrant également les systèmes de propulsion, la récupération d’énergie, les produits chimiques, les déchets et l’eau.
>> Pour revoir le Replay de la conférence sur l’hydrogène, cliquez ici
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