Je me lève. Il est 6h30. La nuit dernière, j’ai dormi de 20h30 à 00h00, puis fait mes 2 heures de quart. Il y avait une nuit très étoilée, un vent à 24 nœuds, le bateau, au bon plein, file à 7,8 nœuds. La mer était moins agitée et sur cette allure nous la subissons moins. Dans la nuit, toujours cette sensation que le bateau va très vite… Je me suis posé un moment, pour admirer le ciel étoilé, mon esprit divague et vogue entre l’univers au-dessus et les abysses.

 


L’horizon, tout autour, invite en permanence notre regard. Que cherche-t-il ? Il est admiratif, cherche quelque chose pour briser ce plat. Inlassablement, on est bien en le regardant… L’horizon, ici, est en deux dimensions, une ligne entre mer et ciel, légèrement haché par la houle. L’air frais humide nous offre de belles bouffées d’air pur. Le vent monte, 27 nœuds. Le bateau accélère. Il prend de la gite, devient ardent. Je réduis le génois en l’enroulant de quelques tours, largue un peu d’écoute de la grande voile. Le faisceau de ma frontale me permet de voir ce que je fais. Je regarde mes voiles et l’équilibre du bateau sur l’angle du pilote. Sir Ernst est revenu à 7,2 nœuds. Il est à nouveau plus sécurisant. Une belle sensation de maîtrise et de navigation, ces réglages en solitaire en pleine nuit. Je suis beaucoup plus à l’écoute sensorielle du bateau de nuit en solo… Je retourne dormir à 2 heures du matin… jusqu’à 6h30. Mes nuits sont longues et mon sommeil est profond et salvateur. Ce matin au lever, je prends ma tablette pour écrire ma news. Cette nuit en 12 h nous avons parcouru 80 milles… On a, chacun notre tour, eu une nuit équivalente… Voilà 15 jours que nous sommes inscrits dans cette route en mouvement et déplacement permanent, avec uniquement la nature sauvage autour…

Charley