La passion pour expérience

« Je n’ai pas une grande expérience en voile. J’ai commencé il y a 10 ans en achetant mon premier voilier et je me suis intéressé à la course au large en amateur » concède Oren Nataf. Après avoir navigué à bord de ce yacht classique en bois, le marin s’est tourné vers le trimaran Olmix « il avait gagné trois fois la Route du Rhum. Malheureusement en 2020, j’ai chaviré en pleine nuit au milieu de la Manche. » Pas question pour autant de raccrocher. Il acquiert très vite Rayon Vert avec lequel il s’aligne au départ de la Rolex Fastnet Race puis la RORC Transatlantic Race qu’il gagne aux côtés d’Alex Pella.

 

Rayon Vert, une monture fiable

Pulsar 50 dessiné par Erik Lerouge, Rayon Vert était destiné à un couple qui souhaitait réaliser un tour du monde. Très vite, il se retrouve dans les mains d’Alain Delhumeau, un marin-pêcheur de Royan qui le transforme en bateau de course. Rayon Vert fait partie de la race des Multis qui allie vitesse et sécurité « au Fastnet par exemple, on a eu des conditions très difficiles, il y a eu une cinquantaine d’abandons. Il a bien tenu la mer et on a terminé à la deuxième place. Il est parfaitement adapté à mon niveau de débutant-amateur. »

 

Victoire sur la Drheam Cup

Il n’aura fallu que 2 jours, 2 heures et 47 minutes à Rayon Vert mené par Oren Nataf du Y.C.M. pour dévorer les 600 milles nautiques du parcours entre Cherbourg-en-Cotentin et la Trinité-sur-Mer à l’occasion de la 4e Drheam Cup « C’était champagne sailing, avec toujours du vent et pas trop de mer ! C’était absolument magique ». L’émotion était encore palpable dans la voix du skipper après sa double victoire sur cette épreuve qu’il remporte aux côtés du marin français Sidney Gavignet. Premiers dans la catégorie Multi 2000 mais aussi au Scratch devant 111 concurrents, les deux navigateurs ont de quoi apprécier leur résultat. « On a eu une dernière nuit assez sportive avec des orages violents, et notamment un grain à 35 nœuds en plein empannage. Mais tout s’est parfaitement déroulé » précise Oren Nataf. « Cette Drheam Cup a été un très bel entraînement. Le parcours est vraiment génial, et on a pu pousser le bateau afin de voir ses limites. »

 

 

Du Rhum et des embruns

Aussi amateur qu’assidu et investi, Oren Nataf se prépare aux côtés de Sidney Gavignet qui l’accompagne et le prépare physiquement et mentalement « nous nous sommes rencontrés grâce à un ami et le courant est tout de suite passé. C’est avec lui que j’ai vécu le chavirage en Manche, c’est une expérience qui nous a liés. » La Drheam Cup constituait la dernière phase d’entraînement. Tactique, routage, analyse de fichiers météos (…), l’épreuve a servi de préparation à la qualification pour la Route du Rhum que le marin effectuera en août. Après une première expérience en solitaire en Figaro en décembre, Oren Nataf a convoyé son Rayon Vert seul, de la Trinité-sur-Mer à la Rochelle « même si le solo peut faire peur au début, c’est agréable, on a une vraie sensation de liberté. »

 

 

 

Dernière ligne droite

La prochaine étape pour le sociétaire du Y.C.M. sera le GR20 en Corse, de quoi mettre le physique à rude épreuve avant de s’élancer en mer pour décrocher la qualification pour la Route du Rhum « si j’y arrive tant mieux, si je n’y arrive pas, tant pis » concède-t-il. « Je ne suis pas marins professionnel, j’aime bien la compétition mais tant que je ne suis pas qualifié j’ai du mal à me projeter. » Dans le cas d’une participation officielle, le bateau verra quelques ajustements que ce soit dans l’électronique ou encore la liaison satellite. « J’ai la chance d’être très bien entouré entre François Séruzier qui gère tout le projet, Jean Saucet le préparateur du bateau, Sidney Gavignet et le Yacht Club de Monaco qui me soutient énormément. »

Si tous les feux sont au vert, l’on retrouvera Oren Nataf à bord de son Pulsar 50 au départ de la 12e édition de cette mythique transatlantique qui sera donné le 6 novembre prochain à Saint-Malo. Une course qui verra également la participation de Boris Herrmann, un autre membre Yacht Club de Monaco, à bord de son tout nouvel IMOCA Malizia-Seaexplorer.