Route du Rhum – Destination Guadeloupe – 10 novembre 2022

Partis hier à 14h15 de Saint-Malo avec un flux de sud-ouest de 15-20 nœuds, les marins de la 12e édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe font désormais face à des premières options stratégiques avant d’aborder le golfe de Gascogne. Encore en course, Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer) du Yacht Club de Monaco reste dans le paquet de tête dans la catégorie IMOCA alors que Oren Nataf (Rayon Vert), autre sociétaire du Y.C.M. a annoncé son abandon en Rhum Multi, victime d’une déchirure de grand-voile.

 

Les premiers rebondissements

24 heures après le départ tant attendu, les premiers faits de course sont déjà au rendez-vous. 17 concurrents font l’objet de pénalité après avoir pris un départ prématuré, une collision, un échouage et aussi un abandon… Oren Nataf (Rayon Vert) du Yacht Club de Monaco a malheureusement été victime d’une avarie peu avant le départ. « On a empanné juste avant de larguer les équipiers et la voile s’est déchirée en deux. On ne sait pas trop pourquoi. Elle avait trois ans et n’était pourtant pas en mauvais état », raconte le skipper de Rayon Vert, qui est rentré au port de Saint-Malo en fin d’après-midi mercredi, quelques heures à peine après le coup d’envoi de la 12e édition de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe. « On a étudié toutes les solutions possibles avec Sidney Gavignet, qui m’accompagne sur cette course. On aurait pu faire réparer la grand-voile, mais je ne suis pas un marin confirmé et ça n’aurait pas été raisonnable de repartir au large avec une voile qui n’est pas sûre à 100% et qui peut recasser. De plus, la fenêtre météo se referme. J’étais prêt à partir mais c’est comme ça. Je préfère que ça arrive maintenant qu’en plein milieu de l’Atlantique. La voile est un sport mécanique. Je tiens à remercier toute l’équipe qui m’a aidé. On reviendra plus fort dans quatre ans ».

 

Si le marin amateur n’a pas eu l’occasion de déguster ce Rhum comme il le souhaitait, il a néanmoins pu vivre de l’intérieur l’émotion d’un départ de course au large en solitaire. Tous les facteurs étaient réunis pour qu’il vive sa première solitaire. Pendant deux ans, Oren s’est plongé dans la course au large à bord de son Pulsar 50, un support qu’il a fallu appréhender afin d’en connaître toutes les subtilités. Au départ de la Rolex Fastnet Race puis la RORC Transatlantic Race qu’il gagne aux côtés d’Alex Pella, le skipper attendait cette transatlantique en solitaire avec impatience.

 

 

 

Tout à jouer

La flotte a activé la nuit dernière le mode régate, jouant à un jeu d’équilibriste entre les bascules de vent et les courants. Boris Herrmann et son Malizia-Seaexplorer du Y.C.M. font partis des 38 IMOCA engagés. Après un superbe départ en première ligne, Boris a filé au près, bâbord amure avant de se diriger vers les côtes anglaises puis virer pour passer la porte obligatoire au cap Fréhel qu’il a franchi à 17h00. Il a passé la première nuit dans le paquet de tête, mettant le cap au sud dès le passage de l’île d’Ouessant. Boris aborde cette épreuve sans pression à bord de son tout nouveau 60 pieds sorti de chantier en juillet dernier. La Route du Rhum s’inscrit comme un test grandeur nature pour l’homme et la monture puisqu’il s’agit de sa première épreuve en solitaire depuis le Vendée Globe 2020 qu’il avait terminé à la 5e place.

3 543 milles nautiques séparent Saint-Malo de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe avec différents points de passage mythiques tels que le Cap Finistère, considérée comme la porte de sortie du golfe de Gascogne, permettant aux marins de croiser moins de cargos qu’en Manche. Une étape cruciale synonyme aussi des premières options stratégiques. Choisir la route nord (la plus courte) malgré son lot de dépressions ou plonger plein sud (et rallonger sa route) le long des côtes portugaises afin de trouver les alizés.