9e Vendée Globe
Mercredi 11 novembre 2020 – Troisième jour de course pour la flotte du Vendée Globe soumise à un premier test grandeur nature avec un changement de météo rencontré à l’approche du Cap Finisterre. Les conditions légères du début de course ont fait place à une dépression au large des côtes de la péninsule ibérique obligeant les concurrents à choisir une option. A l’image d’une partie de la flotte, le foiler Seaexplorer-Yacht Club de Monaco, premier IMOCA 60 à représenter officiellement la Principauté et barré par Boris Herrmann, s’est élancé plein ouest et a traversé une nuit plutôt agitée.
Premières heures au contact
C’est dans le trio de tête que Boris Herrmann a vécu ses débuts de Vendée Globe après avoir réalisé un superbe départ dimanche 8 novembre. Seaexplorer-Yacht Club de Monaco a avalé les milles au contact de Sam Davies (Initiative Cœur), Charlie Dalin (Apivia), Kevin Escoffier (PRB) et Thomas Ruyant (Linkedout). Les premières nuits se sont déroulées sur le qui-vive pour les marins, un œil sur le plan d’eau et les nombreux cargos qui naviguent dans ces eaux tout en jonglant avec le vent instable. Le navigateur allemand en a profité pour se préparer mentalement au front froid annoncé.
Au rendez-vous du front
La météo clémente des premiers jours a donc évolué à l’approche du Cap Finisterre obligeant les skippers à dévoiler leur stratégie : une route à l’ouest synonyme de gros temps ou une route au sud permettant de bénéficier de conditions plus légères et jouer ainsi la carte de la prudence. La nuit n’a pas été de tout repos pour Boris qui a adopté très tôt une option ouest pour toucher davantage de vent. Un choix osé avec au menu une mer croisée accompagnée de rafales de plus de 40 nœuds. « Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, je me suis beaucoup questionné : s’il fallait que je ralentisse la cadence ou au contraire, s’il fallait accélérer » expliquait-il lors d’une vidéo enregistrée à bord. Mercredi matin, le skipper a réalisé une nouvelle bascule, direction plein sud au même titre qu’une dizaine d’autres concurrents.
Le classement a quelque peu été chamboulé après le passage du gros temps, laissant dans son sillage des marins fatigués et des bateaux endommagés à l’image du safran de Charal barré par Jérémie Beyou. Considéré comme l’un des favoris de la course, le Finistérien a été contraint de faire route vers les Sables-d’Olonne après avoir heurté un OFNI. La nuit a également été éprouvante pour Kevin Escoffier (PRB) qui a découvert une voie d’eau dans la partie avant de son IMOCA alors que le Nantais Armel Tripon (L’Occitane en Provence) a subi une avarie de hook mais a pu sécuriser son mât avant de reprendre sa route.
Au dernier pointage du 11 novembre à 18h00, Maxime Sorel (V et B Mayenne) menait la flotte alors que Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco) pointait à la 18e place, pris dans une zone de pétole « c’est difficile à expliquer mais parfois peu de vent peut être pire que trop de vent » rageait le skipper. Les concurrents poursuivent leur descente de l’Atlantique et s’attendent à devoir contourner deux dépressions annoncées pour la fin de semaine, dont Théta, une tempête tropicale synonyme d’orages et de violentes rafales à près de 120 km/h qu’il faudra à tout prix éviter.
Pour suivre la course : www.ycm.org ou https://team-malizia.com/
Du virtuel à la réalité
Comme tous les mercredis le Yacht Club de Monaco a organisé son point Vendée Globe, l’occasion d’évoquer la progression des concurrents sur Virtual Regatta, un jeu qui rassemble pour cette 9e édition du Vendée Globe, près de 620 000 marins numériques. A noter la présence d’Olivier Ogéron, leader du Hall of Fame sur Virtual Regatta Offshore, venu tout spécialement au Y.C.M dévoiler ses techniques sur ce logiciel qui attire de plus en plus de monde.
Régatiers de la Section Sportive et membres du Y.C.M ont répondu présents à ce deuxième rendez-vous qui a également permis de s’attarder sur les dessous d’un Vendée Globe bien réel : stratégies choisies, phénomènes météorologiques des derniers jours, prévisions à venir… Des thématiques complétées par les interventions de Gilles Chiorri, navigateur et ancien directeur de course de la Route du Rhum. La semaine prochaine, c’est le routeur et météorologue professionnel, Christian Dumard qui prendra part aux discussions.
A noter également que le Yacht Club de Monaco organise un concours de pronostics, ouvert à tous, sur le thème : « Qui sera le vainqueur du Vendée Globe ? ». Les réponses sont attendues avant le 20 novembre 2020 (www.ycm.org).
© Andreas Lindlhar
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