9e Vendée Globe
Dimanche 15 novembre 2020 – La première semaine de course de ce 9e Vendée Globe a été très difficile et mouvementée pour les 33 marins. Jérémie Beyou (Charal), l’un des grands favoris a été contraint de faire demi-tour après trois jours de course seulement, suite à diverses avaries. Il espère pouvoir réparer et ainsi repartir avant le mercredi 18 novembre, date limite pour franchir la ligne de départ. La dépression Thêta est maintenant derrière les 32 autres skippers qui peuvent souffler dans des conditions agréables, au portant. La flotte est désormais composée de deux groupes, avec les cinq derniers concurrents encalminés plus au nord mais qui ont échappé à Thêta. Les écarts commencent déjà à se creuser : à 15h00, on comptait plus de 870 milles de retard pour Sébastien Destremau (merci, 31e position) par rapport à Alex Thomson (Hugo Boss).
Depuis ce matin, Alex Thomson est à nouveau aux commandes, suivi par le doyen de la flotte : le très expérimenté Jean Le Cam (Yes We Cam), qui épate son monde depuis le départ, avec son bateau de 2007. Autre surprise, la présence dans le trio de tête de Benjamin Dutreux (OMIA – Water Family), jeune bizuth de 30 ans, qui réalise un très beau début de course avec un bateau vieux de 13 ans. A noter que les 60 pieds IMOCA de Jean Le Cam et de Benjamin Dutreux ne sont pas équipés de foils, contrairement au groupe des favoris et de Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco).
Dans le vif du sujet
Cinq jours à peine après le départ, la « baston » s’est de nouveau invitée dans la course. Répondant au nom de Thêta, cette tempête tropicale a malmené les marins au début du week-end. Alors que le Gallois Alex Thomson (Hugo Boss) affrontait la réalité météo au plus près, encaissant des rafales de 60 nœuds, d’autres ont décidé de faire le dos rond, attendant que ça passe. Préparation et anticipation ont été de mise pour négocier ce nouveau caprice météorologique qui n’a pas laissé grand répit à ceux qui l’ont rencontré « c’est difficile de naviguer dans cette mer » témoignait Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco), « elle est vraiment courte. C’est assez stressant ».
« La vie est belle » pour Seaexplorer-Yacht Club de Monaco
Dans le jargon sportif, on appelle ça une « remontada ». S’il est bien un terme que l’on peut accoler au bateau monégasque mené par Boris Herrmann, il s’agit de celui-ci. Le skipper s’est en effet délesté de la 18e place qu’il occupait mercredi soir, pour se hisser dans le top dix, en 7e position samedi en fin de journée.
Dimanche, à 15h00, le foiler aux couleurs de la Principauté occupait la 12e position, à 231 milles nautiques du leader Alex Thomson (Hugo Boss) et le moral à bord est plutôt bon. « C’est très calme et très agréable, on avance à 10/11 nœuds. La semaine dernière était dure. Hier, j’ai pu ranger le bateau, je me suis fait un petit apéro le soir, j’ai appelé des copains ! Une soirée comme celle d’hier, une nuit comme celle-là, ça vaut tous les efforts de cette première semaine de course. La vie est belle là. J’ai mis mon ciré tout à l’arrière du bateau. Je ne vais pas le toucher pendant une bonne semaine je pense. Il ne fait pas trop chaud, c’est la température idéale. Ce soir, on va tous rentrer dans une sorte d’alizé un peu établi, ça va aller tout droit. Je ne vois pas de manœuvre à faire. Juste un changement du grand gennaker au code 0. Je changerai les voiles au fur et à mesure toutes les quelques heures pendant la journée.» expliquait Boris lors de sa vacation radio de ce dimanche matin.
Le Vendée Globe dévoile chaque jour un nouveau visage et il est serait bien imprudent de déterminer un prochain classement tant les écarts sont faibles pour une majorité des concurrents et les aléas météorologiques ainsi que les différentes stratégies continuent de redistribuer les cartes au fil des milles.
Les Alizés en ligne de mire
Les monocoques ont mis leur étrave en direction du Cap Vert. Prochain défi : les alizés et la zone de convergence intertropicale, connue sous le nom de Pot-au-Noir. Cette bande d’une centaine de kilomètres de large qui entoure l’équateur sonne la rencontre des flux des deux hémisphères. Un changement d’ambiance pour les skippers qui vont s’attaquer à une région où tout est possible, entre calme plat et grains orageux. Avec l’entrée dans les Alizés, les foilers vont pouvoir démontrer tout leur potentiel et le rythme va très certainement s’accélérer.
Le Yacht Club de Monaco au rythme du Vendée Globe
Progression de Boris Herrmann dans la course, stratégies choisies, phénomènes météorologiques des derniers jours, prévisions à venir…, tels sont les thèmes qui sont abordés, chaque mercredi à 17h00, lors du point Vendée Globe organisé par le Yacht Club de Monaco, en présence de spécialistes tels que Gilles Chiorri, navigateur et ancien directeur de course de la Route du Rhum ou Christian Dumard, routeur et météorologue. L’occasion également d’apporter de précieux conseils aux membres du Y.C.M. et aux jeunes de la Section Sportive qui participent à Virtual Regatta, un jeu qui rassemble près de 620 000 marins virtuels pour cette 9e édition du Vendée Globe.
A noter également que le Yacht Club de Monaco organise un concours de pronostics, ouvert à tous, sur le thème : « Qui sera le vainqueur du Vendée Globe ? ». Les réponses sont attendues avant le 20 novembre 2020 (www.ycm.org).
Pour suivre la course : www.ycm.org ou https://team-malizia.com
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