8e Monaco Energy Boat Challenge – 6-10 juillet 2021

 

Vendredi 7 mai 2021. Alors que les véhicules écologiques et les énergies renouvelables sont mises à l’honneur cette semaine en principauté de Monaco, à travers le salon EVER, et que les monoplaces électriques s’apprêtent à emprunter le circuit complet du tracé monégasque à l’occasion du 4e E-prix, le Yacht Club de Monaco poursuit quant à lui les derniers préparatifs du 8e Monaco Energy Boat Challenge (6-10 juillet 2021).

« Aujourd’hui, il est toujours possible d’être pionnier grâce aux nouvelles sources d’énergies et aux nouvelles technologies qui protègent l’environnement. Le Monaco Energy Boat Challenge en est un exemple. Les organisateurs et les participants sont en train d’écrire une nouvelle page de l’histoire » a déclaré Bertrand Piccard, fondateur de Solar Impulse Fondation et parrain de l’évènement, de passage à Monaco. A 60 jours du coup d’envoi de cette huitième édition, acteurs de l’industrie et nouvelle génération d’ingénieurs se préparent à dévoiler leurs prototypes et à façonner le yachting de demain.

 

 

Organisé par le Yacht Club de Monaco aux côtés de la Fondation Prince Albert II et de l’Union Internationale Motonautique, cet évènement fait la part belle aux nouveaux systèmes de propulsion alternatifs. Iqos et Credit Suisse, partenaires historiques de l’évènement, ont été rejoints pour la deuxième année consécutive par le constructeur automobile BMW et YPI (Yachting Partners International).

 

Dernière ligne droite pour les classes Solar et Open Sea

31 équipes, 24 universités et 17 nationalités ont d’ores et déjà confirmé leur participation dans les trois classes confondues. L’Italie, la France, les Pays-Bas, Monaco, le Portugal, l’Angleterre, la Grèce, l’Allemagne, mais aussi les Emirats Arabes Unis, l’Indonésie, la Chine ou encore le Pérou seront représentés dans cette 8e édition du Monaco Energy Boat Challenge. Cet évènement motonautique unique au monde met en lumière la créativité des chercheurs, universitaires, futurs ingénieurs, inventeurs et professionnels du yachting et de l’énergie.

Un rendez-vous essentiel aux yeux de l’explorateur Mike Horn : « organiser des événements comme celui-ci qui permet de discuter et développer des idées, est l’occasion de faire naitre les rêves. A partir du moment où vous êtes inspiré, vous allez inspirer les autres et ça, c’est le début d’un avenir meilleur ».

 

 

Les concurrents engagés dans la classe Solar, qui prévoit la participation d’une quinzaine d’équipes venant de toute l’Europe, ont jusqu’au 15 mai pour confirmer leur participation. Idem pour les équipes en lice dans la classe Open Sea qui compte deux équipes établies à Monaco à l’image de Vita Yachts et Lanéva qui fête cette année les deux ans d’inauguration de son premier bateau. Un évènement qui avait été organisé en présence de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, président du Yacht Club de Monaco.

 

Une spécificité par catégorie

Dans l’Energy Class, catégorie lancée en 2018 et qui compte cette année 17 équipes dont celle de SBM Offshore E-Racing Team, les concurrents utilisent des coques de catamaran fournies par le Y.CM. Ils doivent cependant sélectionner les énergies renouvelables afin de concevoir un système de propulsion. Seule contrainte de course à respecter : utiliser une quantité d’énergie prédéterminée.

Catégorie historique puisque présente depuis la création de l’évènement en 2014, la Solar Class met à l’honneur des embarcations alimentées uniquement à l’énergie solaire et se plieront à des épreuves de duel, de slalom ou encore des courses d’endurance. L’année dernière, à l’occasion de l’édition inédite organisée en ligne, six équipes composaient la Solar Class dont les Hollandais de Tu Delft vainqueurs du Spirit Prize. Une quinzaine d’équipes venant de toute l’Europe sont attendues cette année.

Anciennement nommée Offshore Class, la classe Open Sea est principalement ouverte aux navires déjà sur le marché ou sur le point d’y entrer. Plusieurs épreuves sont organisées afin de tester l’autonomie des bateaux dont un parcours côtier de 16 miles nautiques de Monaco à Vintimille en Italie, soit une distance de 29,6 kilomètres, une course d’endurance et un challenge de manœuvrabilité. Il s’agira d’un véritable test grandeur nature pour les bateaux à propulsion électrique ou à l’hydrogène déjà commercialisés ou en cours de développement. La classe Open Sea offre aux professionnels l’occasion de toucher du doigt les dernières nouveautés.

© Carlo Borlenghi


L’hydrogène, une énergie nouvelle qui a de l’avenir

L’hydrogène sera au cœur du 8e Monaco Energy Boat Challenge. La Commission Européenne a par ailleurs des objectifs annoncés pour développer l’hydrogène vert dont le premier est fixé à 2024, date à laquelle la production d’hydrogène vert devrait atteindre près d’un million de tonnes. Pour 2030, l’objectif fixé passe à 10 millions de tonnes. Cette feuille de route ambitieuse se fera sous condition d’une révolution du système énergétique. 8 équipes ont déjà annoncé favoriser cette solution énergétique dans leur projet à l’image de SBM Offshore E-Racing Team qui avait remporté en 2019 l’Innovation Prize et l’année dernière l’Eco Conception Prize. Ils reviendront au mois de juillet 2021 pour leur 3e participation et auront fort à faire face à cinq autres équipes dont les nouveaux venus de Team Altran (Groupe CapGemini).

Une solution énergétique imparable selon Gunter Pauli, économiste, écologiste et à l’initiative du concept d’économie bleue « l’hydrogène est la seule énergie que nous pouvons envisager. Ses performances par rapport à une batterie ou par rapport à un moteur diesel, même par rapport à l’électricité (…) l’hydrogène les surpasse tous ».

Le Yacht Club de Monaco en collaboration avec la Fondation Prince Albert II et la Mission pour la Transition Energétique, organise le vendredi 9 juillet, la deuxième table ronde du Monaco Hydrogène Working Group. Cette initiative met en relation les acteurs institutionnels et des porteurs de projets hydrogène afin d’aborder le sujet de son développement dans le domaine maritime. Pour rappel, une première table ronde s’était tenue au Y.C.M. en 2019 en ouverture du Monaco Energy Boat Challenge et avait permis de réfléchir aux possibilités d’implantation d’infrastructures de cette énergie en Principauté.

 

Sous le signe de l’échange

Entre les universités et l’industrie du yachting, les échanges sont riches d’enseignements. L’équipe de Hydrovinci et FinX, une jeune start-up qui utilise le bio mimétisme pour son système de propulsion, collaborent depuis 2019, alors que les Français de Wave Estaca, vainqueurs en 2019 des épreuves nautiques, testeront cette année un propulseur à axe vertical ADV Tech. Proposant de multiples conférences, la journée du jeudi 8 juillet donnera la parole aux experts du secteur qui viendront approfondir de nombreux sujets tels que le développement des bio-composites dans le yachting, l’utilisation des nouvelles énergies, les propulsions alternatives, l’efficience dans la construction et le design, et les dernières avancées en matière de R&D.

 

© Carlo Borlenghi

Une ambition sans détours

Cette journée sera également l’occasion pour le Yacht Club de Monaco de signer le pacte national pour la transition énergétique, un programme du Gouvernement Princier permettant d’agir sur trois grandes thématiques carbone : la mobilité, les déchets et l’énergie. Le Y.C.M. maintient le cap du changement au sein même de sa flotte en remplaçant le carburant classique par du biocarburant de synthèse éco-circulaire 100% durable. Issu de l’industrie alimentaire, il est le résultat d’un raffinage synthétique des huiles de cuisson permettant ainsi de réduire l’impact carbone de 89%. Le Seabus, le bateau Comité du Club, est la première unité de la flotte du Y.C.M. à avoir adopté ce changement, précédant Tuiga, le vaisseau amiral du club. Une initiative qui fait suite à l’arrivée de trois annexes électriques pour accompagner les élèves de la Section Sportive et, dernièrement, le lancement du Superyacht Eco Association (SEA) Index, un référentiel pour mesurer l’impact environnemental des yachts de plus de 40 mètres.