15e Monaco Classic Week – La Belle Classe

 

Vendredi 27 août 2021. S’il est un évènement qui fait date dans le monde de la voile classique, c’est bien celui de la Monaco Classic Week – La Belle Classe, un rendez-vous sur lequel le temps glisse sans laisser de traces. Créée en 1994, cette biennale unique au monde s’impose depuis comme l’un des rassemblements incontournables de yachts de tradition (voile et moteur). Tous les deux ans, le Yacht Club de Monaco offre aux passionnés et aux amateurs, un voyage dans le temps synonyme d’Art de Vivre, qu’il sera possible de vivre depuis le village ouvert au public (entrée libre).

Une centaine d’unités vont ainsi colorer la YCM Marina de leurs plus beaux apparats, visibles depuis les quais. Alors que les équipages rivaliseront d’élégance à bord de leur monture, le claquement des haubans le long des mâts se mêlera au vrombissement des moteurs des canots automobiles d’époque. La Principauté se prépare ainsi à vivre quatre jours où le temps sera suspendu et rappellera les premiers meetings de canots automobiles qui se tenaient à Monaco dès 1904.

Pour s’y replonger et à l’approche du centième anniversaire de la disparition du Prince Albert 1er, le Y.C.M. organise en partenariat avec le Comité Albert Ier 2022 une exposition de lithographies, d’affiches, de photographies, de cartes postales anciennes restaurées ainsi que des trophées et des médailles d’époque, liés à ces rendez-vous du début du XXe siècle.

 

 

La Monaco Classic Week verra cependant son format quelque peu modifié en raison de la situation sanitaire internationale. Les organisateurs ont en effet privilégié une édition plus intimiste qui favorisera les rencontres entre armateurs qui partagent une passion commune pour le patrimoine maritime naviguant. « Certains bateaux ne peuvent malheureusement pas faire le déplacement » précise Bernard d’Alessandri, Secrétaire Général du Y.C.M., avant de poursuivre « nous avons même dû refuser certaines demandes d’inscriptions afin de respecter au mieux les mesures sanitaires. Il a donc été décidé d’opter pour un plateau un peu plus réduit, en favorisant les voiliers époques (construits avant 1950) afin de permettre un accompagnement sur-mesure encore plus personnalisé ».

 

Mise à l’honneur du patrimoine maritime navigant

La volonté de transmettre cette passion et de faire vivre le patrimoine navigant constituent les maîtres-mots de cette biennale qui, cette année encore, accueille un plateau exceptionnel d’unités de tradition.

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Une trentaine de voiliers dont les Epoques auriques, les Epoques Marconi ou les spectaculaires Big Boats parmi lesquels les goélettes auriques Orion of the Seas (1910), qui signe son grand retour à cet évènement après une première participation en 1994, date de la création de cette biennale et Puritan (1930), vainqueur du Trophée Monaco Classic Week 2019. A noter également la participation de Manitou (1937), choisi par J.F. Kennedy comme yacht présidentiel. Afin de pouvoir s’aligner au départ du rendez-vous, les armateurs des unités en lice ont déposé au préalable un dossier de demande d’invitation auprès d’un comité d’experts. Conditions pour être retenu : présenter un voilier d’époque dans son état original ayant conservé son gréement d’origine, de préférence en bois.

 

Plans Fife, à l’affiche de cette 15e édition

 

Tuiga (1909), le vaisseau amiral du Yacht Club de Monaco aura le plaisir de retrouver The Lady Anne (1912) et Mariska (1908), deux autres côtres auriques de la classe des 15 M JI. Ils pourront croiser sur le plan d’eau monégasque de nombreux autres plans Fife, à l’instar de Moonbeam III (1903), Silhouette (1910), Rainbow III (1927) Hallowe’en (1926) ou encore Viola (1908), vainqueur du Trophée Monaco Classic Week 2017…, révélant ainsi tout le génie de cet architecte naval écossais. Héritier d’une prestigieuse lignée de concepteurs et constructeurs navals à Fairlie en Ecosse, il a très vite réussi à imposer sa signature (une épée sortant de la gueule d’un dragon dessinée sur l’étrave) en devenant l’un des principaux architectes du monde du yachting.

 

La grandeur au-delà des dimensions

Les dinghies 12’, anciens dériveurs olympiques de 3,60 m. créés par Georges Cockshott, prendront de nouveau leur quartier en Principauté aux côtés de ces flottes. Menés en solitaire, ils sont devenus série internationale en 1914 puis série olympique en 1920. Le paysage sera complété par la trentaine de canots automobiles dont les Riva, célèbres bateaux en acajou particulièrement prisés par la jet set dès les années 50 ou encore les Chris Craft. Ces petits bolides des mers se soumettront aux épreuves de régularité et d’élégance que seul un jury composé d’experts sera à même de juger.

 

 

Coup de projecteur sur les motor-yachts d’époque

9 motor-yachts composeront le plateau avec notamment la présence de Lady Hertha (1935) qui exposera ses lignes aux côtés d’autres unités de renom à l’image du SS Delphine qui célèbre cette année ses 100 ans d’existence. Construit en 1921 pour Horace Dodge, il est l’un des derniers yachts à vapeur encore en activité. D’une longueur de 79 mètres, il possède trois chaudières Babcock et Wilcox qui alimentent deux moteurs à quadruple expansion de 1500 chevaux. De nombreuses anecdotes circulent à son sujet. C’est à son bord, dit-on, que Roosevelt et Churchill auraient préparé les accords de Yalta avec Staline en 1945. Ce Steam-Ship sera amarré le long du quai de l’Hirondelle, aux portes du Yacht Club de Monaco.

 

 

Véritables monuments historiques encore en navigation, les motor-yachts classiques incarnent une tradition : celle d’une navigation pétrie d’élégance, à l’instar de Istros (1954, 42 m), qui vit aujourd’hui une deuxième jeunesse après sa reconstruction. Son nom, qui signifie « inspiration », est révélateur puisqu’il impressionnait tous ceux qui montaient à bord avec son système de radar avancé et son téléphone, technologies qui n’étaient pas monnaie courante à l’époque. Blue Bird (1938) ou encore MY Seaway (1928), le vainqueur du Trophée Monaco Classic Week en 1994, viendront compléter de leur superbe la flotte des motor-yachts de cette 15e édition qui participera cette année au concours d’élégance organisé le samedi 11 septembre.

 

Dans le respect de l’esprit originel  

Particularité de la Monaco Classic Week, le Prix « La Belle Restauration » permet de récompenser la qualité de restauration dont font l’objet les unités. A l’occasion de cette 15e édition, le Jury, présidé par Sir Robin Knox-Johnston et composé de spécialistes de l’histoire du yachting, inspectera l’intégralité des bateaux en vue d’évaluer la qualité de leur restauration. La notation relève du respect des plans d’origine, des matériaux utilisés pour la construction des bateaux et le savoir-faire de ceux qui les ont remis en état.

 

Retour aux sources

La Monaco Classic Week sera le théâtre de présentations d’ouvrages inédits à l’image de celui consacré à l’histoire de Puritan (1930) qui sera dévoilé par Tomas de Vargas Machuca, son armateur.
Docteur en histoire, architecte naval et auteur primé, Daniel Charles réalisera quant à lui une séance de dédicace de son ouvrage intitulé « L’entreprenant Monsieur Mégevet », retraçant le parcours de cet industriel et visionnaire genevois qui s’est investi dans le développement de l’automobile, du nautisme et de l’aviation au tout début du XXe siècle.

 

Une semaine dédiée à l’Art de Vivre la Mer

Les régates des voiliers de tradition, la célébration des 100 ans du SS Delphine, mais aussi les fameux concours des chefs et d’élégance, la grande parade finale ou encore l’inspection technique du Jury pour le Prix « La Belle Classe Restauration » (…) seront autant de temps forts de cette semaine. La passion du yachting de tradition va s’emparer du plan d’eau monégasque qui accueillera ces témoins d’un temps passé, bien décidé à conjuguer leur histoire au présent.

 

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