Malizia-Seaexplorer s’apprête à prendre le large pour la partie la plus attendue de The Ocean Race : l’étape des mers du Sud, la plus longue de l’histoire de la course. Le navigateur allemand, sociétaire du Yacht Club de Monaco, Boris Herrmann s’est remis de sa blessure au pied et sera de nouveau le skipper du voilier de Malizia-Seaexplorer dans les mers agitées de l’océan Austral, cette fois avec un équipage et avec de grands espoirs de bon résultat.
Le Cap, 24 février 2023 – Plus que deux jours avant le départ de la gigantesque étape de The Ocean Race. Malizia-Seaexplorer et les quatre autres IMOCA quitteront Le Cap ce dimanche à 14 h 15, heure locale, et prendront le large pour un voyage de 12. 750 milles nautiques autour de l’Antarctique jusqu’à Itajaí, au Brésil, en affrontant les conditions difficiles de l’océan Austral. Le navigateur allemand Boris Herrmann, qui s’est brûlé le pied à la fin de la première étape et a dû renoncer à la seconde, sera de retour à bord de Malizia – Seaexplorer. « Mon pied est maintenant guéri » explique-t-il. « Grâce à l’équipage qui a pris le relais et à Will qui a été nommé skipper, j’ai eu le temps de récupérer et j’ai également reçu un excellent traitement médical ici en Afrique du Sud. Je suis maintenant à 100% et très excité pour l’étape reine de The Ocean Race. »
Dès l’arrivée de Malizia – Seaexplorer à Cape Town le 12 février, l’équipe technique de Team Malizia, fondée par Pierre Casiraghi, vice-président du Y.C.M., a sorti le voilier de course de l’eau pour un très court mais néanmoins intense carénage. « Le bateau a été démonté, jusqu’aux plus petits composants comme la mécanique, l’hydraulique, l’électronique… Environ 30 personnes ont effectué en 5 jours un travail que nous faisons habituellement en 4 mois. Un grand respect à l’équipe pour avoir réussi à relancer le bateau à temps » comment le skipper.
En plus de vérifier, réparer et préparer le bateau pour les conditions difficiles de l’océan Austral, l’équipe a également travaillé sur les appendices du bateau, visant à réduire le bruit auquel l’équipage était confronté lors de l’étape précédente. « À grande vitesse, la quille, les safrans et les foils vibrent, ce qui résonne dans la coque et est extrêmement bruyant » ajoute le co-skipper Will Harris.
Le bateau et l’équipe sont désormais prêts pour la prochaine étape, la plus longue des 50 ans d’histoire de The Ocean Race avec 12. 750 milles nautiques à parcourir dans des conditions extrêmes. « L’étape 3 est le point culminant de The Ocean Race » a déclaré Boris. « Elle représente en fait la moitié d’un Vendée Globe, plus de la moitié du tour du monde et elle traverse les eaux difficiles de l’océan Austral ». Cette étape est également l’occasion pour les concurrents de grappiller des points : « Cette étape est grossièrement divisée en deux, avec une porte près de l’Australie, qui sert en quelque sorte de ligne d’arrivée et de départ pour la distance restante jusqu’au Brésil » ajoute le skipper allemand. « Cinq points sont à prendre pour chacune d’entre elles, soit 10 au total, et nous espérons récolter autant de points que possible. Notre bateau est optimisé pour ces conditions des mers du Sud et a prouvé qu’il pouvait être très rapide. Nnous avons donc de grands espoirs et sommes confiants tout en restant réalistes ».
« L’objectif en quittant Le Cap sera d’attraper les vents d’ouest dominants de l’océan Austral. Cependant, il y a généralement un système de haute pression qui bloque notre route, il faut donc bien le traverser. Ensuite, nous serons confrontés aux vents forts de l’océan Austral, qui ne constituent pas tant un défi stratégique qu’un défi de gestion du bateau, consistant à savoir comment pousser le bateau sans tout casser. Après cela, il y a potentiellement plusieurs zones de transition météorologique, souvent sous l’Australie, la Nouvelle-Zélande, ou à l’approche du Cap Horn. Ces zones peuvent être plus complexes en raison de l’interférence entre les océans » a précisé le co-skipper et navigateur expert Nicolas Lunven.
« Je suis impatient de découvrir les impressions très particulières de l’océan Austral. La très longue houle, les longs levers et couchers de soleil, les nuits courtes, c’est un peu froid, ça me rappelle l’Allemagne du Nord, aux albatros qui volent avec nous, et le Cap Horn bien sûr. C’est à la fois un endroit magnifique et un endroit sauvage et dangereux. Le Cap Horn est spécial pour moi, j’ai navigué cinq fois devant ce point de repère historique. Je pense que parmi les concurrents cette année, seul Simon Fisher l’a franchi autant de fois que moi. Quand vous voyez la forme emblématique du cap, vous savez que vous avez surmonté un passage très difficile » poncture Boris.
« Cette étape dans les océans du Sud est également passionnante en termes de données scientifiques » explique Will Harris. « Depuis de nombreuses années, nous transportons à bord l’Ocean Pack, qui est un mini laboratoire mesurant les données océaniques. Maintenant, nous allons courir dans les zones les plus reculées du monde où il n’y a pratiquement pas de données scientifiques collectées. Notre Ocean Pack fonctionnera en continu et mesurera le CO2, la température et la salinité de la surface de la mer, ce que je trouve vraiment passionnant. J’ai étudié l’océanographie et j’ai commencé à comprendre les modèles scientifiques de l’océan et l’impact du changement climatique sur celui-ci. C’est formidable de pouvoir maintenant contribuer à ces modèles de cette manière ». L’équipe déploiera également deux bouées dérivantes sur son chemin vers le Brésil. Ces instruments flottent à la surface de l’océan, où ils recueillent des données sur les courants océaniques qui sont transmises par satellite aux organisations scientifiques.
©Antoine Auriol-Team Malizia / ©Ricardo Pinto Team Malizia
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