Transat Jacques Vabre 2023

Départ repoussé pour les IMOCA

 

Dimanche 29 octobre 2023. Tout était prêt mais une grosse tempête s’installant sur l’Atlantique a conduit les organisateurs de la course à reporter le départ de la flotte IMOCA. Boris Herrmann et Will Harris, ainsi que les 39 autres duos, devront donc attendre patiemment l’ouverture d’une fenêtre météo plus sûre pour s’élancer en direction de la Martinique.

Les organisateurs ont donc décidé de jouer la carte de la prudence. Et pour cause, les prévisions météorologiques s’annoncent particulièrement chaotiques avec des vents annoncés à 80 nœuds et des creux de 10 mètres qui toucheront très prochainement la côte ouest de la France et du Portugal. Un système météo qui conduira à des conditions extrêmement difficiles au Cap Finisterre.

Les trois autres classes (Ultim, Ocean Fifty, Class 40) prendront quant à elles le départ aujourd’hui. Assez rapides pour se placer au sud des systèmes, seuls les Ultim effectueront leur parcours comme prévu. Il a également été annoncé que la flotte des Class 40 partirait du Havre aujourd’hui mais s’arrêterait à Lorient, en Bretagne, tout comme les Ocean Fifty.

 

 

Les IMOCA, un cas à part

La direction de course est revenue sur la problématique IMOCA car il n’existe pas de port sur la côte Atlantique capable d’accueillir l’ensemble de cette flotte composée de 40 unités. Ils resteront donc au Havre jusqu’à ce que le système météorologique passe.

Une décision largement acceptée par les concurrents à l’image de Boris Herrmann du Yacht Club de Monaco, skipper de Malizia-Seaexplorer. « Je ne pense pas que l’on puisse critiquer une décision qui se rapporte à la sécurité. Nous avions prévu de passer le cap Finisterre avant le plus gros de la tempête de jeudi. C’était notre timing, nous devions y arriver même si cela se jouait à quelques heures près. Bien sûr, nous savions pertinemment que les IMOCA sans foils, peut-être plus lents, se seraient probablement retrouvés loin derrière, dans la tempête, sans possibilité de s’abriter dans un port. On nous a également dit que La Corogne n’aurait probablement pas été assez sûre pour s’abriter. En cas de doute, c’était donc une bonne décision de ne pas envoyer les 40 bateaux là-bas. Will et moi aurions aimé naviguer dans ces conditions difficiles ensemble car nous avons testé le bateau et c’est probablement le plus fiable de la flotte. Mais bien sûr, cela ne nous sert à rien si nous naviguons en héros et que les 2/3 ou la moitié de la flotte se brise en cours de route. Cela ne rend pas service à notre sport ».

En ce qui concerne le calendrier de la course, le navigateur allemand reste encore évasif « ce n’est que pure spéculation à ce stade, mais je suppose qu’ils pourraient raccourcir le parcours jusqu’à la Martinique, ce qui nous éviterait de franchir à deux reprises le Pot au Noir. Cela pourrait avoir comme conséquence de repousser le départ de la course retour en solitaire (retour à la base). Mais pour l’instant, nous devons attendre de voir ce que la direction de course va décider ».

Selon son co-skipper, Will Harris, il va falloir se replonger dans la course « il faut beaucoup de préparation mentale, surtout lorsque le départ s’annonce orageux et délicat. Nous nous sentions prêts et nous avions hâte d’y aller. Apprendre ce matin-même que nous ne prendrons finalement pas le départ aujourd’hui est une surprise de dernière minute qui ne facilite pas la préparation mentale. Nous allons devoir recommencer tout le cycle et le processus pour un nouveau départ, quel qu’il soit. Cependant, je comprends le choix difficile que l’organisation a dû faire. Les bateaux les plus lents de la flotte auraient été pris dans une tempête très intense et il est certain qu’il y aurait eu des situations dangereuses pour tout le monde. Il est donc compréhensible qu’ils aient dû acter et qu’ils aient attendu le dernier moment pour l’annoncer, afin de s’assurer qu’ils faisaient le bon choix. Bien qu’il soit difficile pour nous d’accepter cela et que cela change la logistique pour toute l’équipe, c’est compréhensible. Il ne nous reste plus qu’à nous préparer pour la suite ».