Expédition Sir Ernst
Samedi 22 janvier 2022. Nous sommes arrivés hier, en fin d’après-midi à l’extrême sud-est de la Terre de Feu. Nous vous parlerons de cette escale particulière dans notre prochaine « news ».
Auparavant, je viens vous livrer quelques impressions personnelles ressenties durant ma navigation à bord de SIR ERNST.
Il y a quelques jours, alors que nous étions encore au mouillage au Cabo Curioso et préparions notre départ vers le sud, nous avions pris la précaution de nous restaurer d’une copieuse pastaciutta, facile à déguster malgré les amples mouvements du bateau qui nous obligeaient à bien surveiller nos assiettes et mugs, qui avaient tendance à nous échapper.
A la fin du dîner, un spectacle exceptionnel s’offre à nous ; sur tribord le soleil se couchant en irradiant le ciel et les nuages alors que sur bâbord surgit la lune au dessus de l’horizon, pleine et rouge, incandescente. Je m’extasie mais fais bien attention à ne pas me laisser emporter par mon imagination car je pourrais facilement croire que les Dieux nous saluent.
Puis ce sont les premières baleines qui se signalent à nous par leurs souffles autour du bateau. Des dauphins continuent aussi à nous accompagner. Parfois, apparaissent les moustaches d’une otarie qui,toute craintive, disparait rapidement.
Après quelques heures de « repos préparatoire», pour éviter de me rendormir pendant ma veille, je prends mon quart à 02h. Loin de sommeiller, je reste vigilant ,face aux appareils de navigation, indiquant tous les paramètres de la marche du bateau: cap,vitesse,angle de vent… Je m’en étonne un peu car ce créneau de quart nocturne est plutôt propice à la somnolence.
Sans doute est-ce dû à la présence de la pleine lune qui inonde le sillage du voilier de sa lumière intense et presque irréelle quand elle se reflète sur les crêtes des vagues.
Au plaisir des yeux s’ajoute celui d’entendre dans mes écouteurs l’air de « la reine de la nuit » chanté par Cécilia BARTOLLI.
Je comprends alors pourquoi j’ai accepté de participer à cette croisière sur SIR ERNST, malgré l’inconfort de certaines situations ( roulis, tangage, froid, humidité ) ; ce voilier, en effet, me permet d’atteindre des moments de bonheur inconnus à terre.
Encore un grand merci à lui et à tous mes coéquipiers pour ces émotions intenses.
Bonsoir à tous et â très bientôt.
Pierre Étienne par 54°55’S, 65°59’W.
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